Steel Diver
5.2
Steel Diver

Jeu de Nintendo EAD, Vitei et Nintendo (2011Nintendo 3DS)

Disons-le tout net : Steel Diver est loin d'être un mauvais jeu sur 3DS. Il est tout à la fois sympathique et original tant dans son gameplay que dans son univers (après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on nous propose un jeu de sous-marins). Mais voilà, il souffre de la même tare que Super Monkey Ball 3D : aussi sympa soit-il, il n'en reste pas moins un jeu apéritif à la durée de vie famélique (qui ne justifie en rien une sortie en boîte au prix fort). Pourtant, on aurait vraiment envie de recommander ce petit jeu de sous-marin (on n'ira pas par contre jusqu'à parler de simulation, loin s'en faut) à l'univers très peu exploité en jeu vidéo et au gameplay tirant parti des fonctionnalités offertes par la 3DS (le contrôle tactile pour le mode « Missions » et le gyroscope pour le mode « Périscope »).


Si la durée de vie est si famélique, c'est tout d'abord parce que deux des trois modes de jeu proposés ne font que de la figuration. Le mode « Périscope » vous met (comme son nom l'indique) dans la peau d'un sous-marinier en immersion périscopique. Votre but est ainsi d'utiliser le gyroscope pour regarder aux alentours (sous l'eau ou en surface) pour détecter les navires et sous-marins ennemis afin de les envoyer par le fond grâce à des torpilles lancées au bon moment (en fonction de la position et de la vitesse de déplacement des autres navires). C'est amusant comme tout... mais chaque partie ne dure à chaque fois que quelques minutes au plus et l'intérêt de ce mode s'essouffle au bout de quelques parties. Quant au mode « Bataille navale », il n'y a rien d'autre à y trouver qu'un Advance Wars naval du pauvre bien lent et aussi limité graphiquement que du point de vue son intérêt. Bref, circulez, il n'y a rien (ou vraiment pas grand-chose) à voir.

Reste donc le mode principal « Missions » qui est légèrement plus consistant et surtout beaucoup plus intéressant. Même si on peut difficilement parler de mode histoire (tant le scénario initial est anémique et les missions déconnectées les unes des autres), les 7 missions proposées (dont les 2 dernières sont déblocables) constituent véritablement le cœur du jeu. Dans chacune de ces missions, vous avez le choix entre trois sous-marins : le plus petit peut lancer des torpilles verticales mais ne peut pas s'incliner manuellement et a une faible puissance de feu, le plus grand a une assiette totalement ajustable et peut lancer 4 torpilles horizontalement de manière quasi-simultanée... et le sous-marin intermédiaire est un compromis entre les deux, ne pouvant pas lancer de torpilles verticales... mais pouvant lancer 2 torpilles horizontalement de manière simultanée tout en ayant des capacités d'inclinaison intermédiaires). Une fois votre sous-marin choisi, vous devez le mener d'un point A à un point B (un objectif particulier ou un boss comme par exemple un crustacé géant, un cuirassé armé jusqu'aux dents ou un sous-marin expérimental) dans un niveau en 2D vue de côté (mais avec la 3D de la 3DS qui crée un bel effet de profondeur) en évoluant en milieu plus ou moins hostile. En effet, si vous devez atteindre votre objectif en temps limité (de 10 à 20 minutes selon la difficulté des missions), vous devez aussi gérer votre « barre de vie » qui peut être entamée par des collisions avec les roches sous-marines, par des mines, par des bombes lâchées par l'aviation... ou même par des torpilles lancées par des sous-marins adverses. Et si parfois il sera préférable de se frayer un chemin à coup de torpilles (en envoyant par le fond les vaisseaux adverses), il sera parfois plus prudent de louvoyer entre les lignes ennemies et/ou de lancer quelques leurres pour dévier les torpilles adverses. Le jeu est néanmoins assez permissif puisqu'il suffit de revenir à la surface (lorsque l'environnement le permet) pour régénérer sa barre de vie... à condition bien sûr de ne pas trop traîner en route ; limite de temps oblige.

Et très franchement, le concept est particulièrement amusant et original... d'autant que le gameplay retranscrit à merveille l'inertie (et la lenteur, admettons-le) qu'on imagine être celle d'un sous-marin. À l'aide de votre stylet, vous gérez en effet vos déplacements grâce à deux curseurs : le curseur horizontal gère la vitesse (et accessoirement la marche avant et la marche arrière) tandis que le curseur vertical gère la plongée (pour descendre dans les profondeurs ou remonter en surface). Par ailleurs, sur les deux plus grands sous-marins, vous pouvez aussi gérer l'assiette de votre sous-marin pour avoir une progression encore plus précise... mais aussi pour orienter le tir de vos torpilles de manière plus souple et réactive. Enfin, c'est également au stylet que vous pouvez déclencher le tir de vos torpilles... ou au contraire de vos leurres. Ainsi, si l'ensemble est au départ assez déroutant... on finit très vite par prendre un réel plaisir à commander son sous-marin de cette manière (l'utilisation du stand fourni avec Kid Icarus Uprising est d'ailleurs particulièrement adaptée à ce gameplay, vous autorisant ainsi à jouer avec simplement le stylet dans les mains sans même tenir la console).

Alors oui, le gameplay est bien rodé, oui, Steel Diver propose un univers peu exploité en jeu vidéo, oui encore, on prend beaucoup de plaisir à parcourir les missions. De même, l'ambiance sonore (avec l'écho du sonar vous annonçant des ennemis ou des obstacles à proximité) et graphique est très réussie. Mille fois oui ! Sauf que dans la réalité, parcourir l'ensemble des 7 missions (Base frontalière, Jungle équatoriale, Grotte sous-marine, Profondeurs, Eaux hostiles, Pôle Nord et Forteresse ennemie) avec un même sous-marin ne vous prendra pas plus d'1H15 au total (comptez 5 à 15 minutes environ pour chaque mission). Évidemment, il faut en réalité multiplier le temps de jeu par 3 puisque les deux dernières missions ne se débloquent qu'en ayant réussi les précédentes avec les 3 sous-marins proposés. Mais tout de même, au final, vous aurez fini de retourner le mode principal de Steel Diver en 3 ou 4 heures à peine (et pas sûr que le mode Expert vous motive ensuite une fois celui-ci débloqué). C'est franchement trop juste pour un jeu vendu initialement à plein tarif à 40 €. Bien sûr refaire les missions vous permettra de débloquer des emblèmes grâce à des missions bonus de fin de niveau basées sur le mode « Périscope » (un emblème débloque un bonus à choisir avant chaque mission : augmentation de la vitesse de régénération de la barre de vie, diminution des impacts des mines, augmentation de la vitesse de remontée en surface, diminution de la barre de vie du boss, augmentation du temps limite, etc...). Certes, mais à quoi bon, serait-on tenté de rétorquer ? ... tant le niveau de difficulté du jeu est peu élevé dans l'ensemble (à part le cuirassé de la mission 6 et le sous-marin de la mission 7, vous aurez peu de résistance)...


Pour conclure, il est donc de difficile de recommander Steel Diver pour un prix supérieur à 15-20 €. C'est un jeu sympathique, original, accrocheur et très soigné dans son mode « Missions » qui constitue le cœur du jeu... mais sa durée de vie famélique qui ne dépassera pas 5 heures de jeu au total devra bien être gardée à l'esprit avant de passer en caisse sous peine de grosse désillusion. En l'état, il fait un peu figure de Wii Play de la 3DS... mais vendu plein pot. Touché. Coulé.

marchiavel
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le 12 avr. 2012

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