Les meilleurs jeux en monde ouvert sont ceux que l'on peut parcourir indéfiniment et continuer à y trouver de l'intérêt sans se sentir obligé d'honorer les rendez-vous imposés par les marqueurs de quêtes.
Steep est de ceux-là.
Le patchwork de massifs alpins qui constitue sa map principale, associé à la sensation de glisse parfaite suscite un plaisir d'exploration et de découverte grisant et sans cesse renouvelé.
On se prend à enchainer les descentes sans autre but que de vivre l'entrée dans une nouvelle vallée ou de tomber par hasard sur un chouette coin perdu. Au détour d'un rocher l'horizon s'ouvre, la lumière est parfaite, la musique s'envole, on se prend à synchroniser ses courbes de trajectoire sur le tempo et on ne pense plus à rien pendant quelques minutes. Le jeu de chill ultime.
On a pu moquer "la poésie" forcée de Journey mais les sensations qu'elle procure sont bien réelles et nul besoin de revendications arty pour les reproduire.
Mais l'alchimie tient à peu de chose. Dès qu'on accélère, le charme est rompu. Les mouvements deviennent rigides, le skieur semble constipé, le paysage se brouille et on subit le moindre relief. Les sauts sont tout aussi hasardeux et finissent souvent sur un atterrissage foireux qui casse le flow.
Du coup plupart des épreuves sportives qui foisonnent sur la map sont autant de supplices qu'on finit par délaisser après quelques tentatives curieuses, tant elles ne font que gâcher l'expérience de base : glisse tranquille et marche dans la poudreuse.