Bien que de nombreuses sections musicales aient un statut culte dans le jeu vidéo, la comédie musicale est, étonnamment, un style totalement inédit dans le média, ce qui me parait en soi assez étonnant. Ce manque est désormais réparé grâce à Stray Gods. Le jeu arrive donc avec une proposition forte, un casting plein d'étoiles du monde du doublage anglophone, ainsi qu'avec une campagne de financement participatif couronnée de succès.

Petit point scénario : on incarne Grace, une jeune adulte un peu paumée, qui se retrouve avec une muse agonisante chez elle, a qui elle va involontairement prendre ses pouvoirs. Confrontée à des incarnations modernes des "Idoles" de l'Olympe, elle a une semaine pour prouver qu'elle n'est pas une meurtrière, tout en apprenant sa nouvelle vie dans le monde secret des dieux.

Avoir un jeu à embranchements dans un style graphique pareil fait irrémédiablement penser à The Wolf Among Us. Cependant, ce n'est pas un Telltale-like qui nous attend manette/souris en main, plutôt une sorte de visual novel où les dialogues s'enchaînent tant que vous ne les arrêtez pas. Les quelques phases d'observation sont réglées via une colonne de boutons qui vous emmènent vers différentes répliques accessoires.

Le cœur du jeu réside évidemment dans les chansons, arrivant à une fréquence parfaite et intégrées intelligemment au gameplay : elles servent de "phases de combat" contre un (voire plusieurs) interlocuteurs que vous pouvez convaincre ou laisser vous convaincre. Chaque choix que vous ferez modifiera le style et les paroles de la chanson, ce qui donne un dynamisme incomparable à d'autres jeux du genre. Ce système accentue cependant les changements d'ambiance, qui peuvent se révéler brutaux si vous ne choisissez pas le même alignement entre deux choix.

Aucune fausse note (involontaire) n'est à déplorer quant à l'interprétation, et même si personnellement j'aurais aimé que le jeu se lâche un peu plus, il faut reconnaître que le ton général et la qualité des chansons devraient combler tous les amateurs de spectacles musicaux.

Mention spéciale à la scène de la déclaration d'Astérion, qui fait passer par beaucoup d'émotions avec habileté.

Entre ces séquences, il reste un jeu qui n'est pas exempt de défaut : mixage sonore approximatif (ce qui la fout mal pour un jeu musical), quelques transitions étranges qui donnent l'impression que des scènes ont sauté (Ex : au début du jeu, notre pote nous accompagne dans un endroit sans que sa présence soit établie précédemment)

Dernière note rapide : le jeu se termine assez vite (Il m'a fallu environ 7h) mais le potentiel de rejouabilité est élevé pour le genre (certains choix sont bloqués par un alignement que vous devez choisir au début).

Vous l'aurez compris : bien que Stray Gods est loin de proposer une copie parfaite, ses points forts sont tellement éclatants qu'il sait se faire pardonner si vous lui donner un peu d'amour . Mes propres attentes, qui étaient un peu élevées, ont su se rabaisser un peu pour apprécier le jeu tel qu'il est, et parfois, c'est une bonne chose.

Spireal
7

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le 13 août 2023

Critique lue 65 fois

2 j'aime

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