Dans le genre du point'n'click, l'humour fait partie intégrante du concept. C'est une parodie du jeu vidéo lui-même. Il suffit de s'attarder sur un titre de LucasArts (Monkey Island, Sam & Max), les Chevaliers de Baphomet ou bien Discworld pour se rendre compte de la panoplie des situations les plus tirées par les cheveux possibles et du charisme parfois déplacé des protagonistes.
Chez les français de Xilam, créateurs de la série Oggy et les cafards, une idée a germé : pourquoi ne pas développer un point'n'click figurant les cinq aliens des Zinzins de l'espace, en rajoutant du sexe et de la violence ?
Tout comme la version télévisée, cette bande d'E.T. sans cervelle s'est écrasée sur Terre après un malheureux accident et s'est cachée dans une maison à louer le temps de réparer leur vaisseau spatial. Cette fois-ci, cependant, un professeur fou assigne un chasseur de primes afin de capturer nos héros du dimanche. Chose faite avec professionnalisme... mais pas trop. Bud, la gourde orange hypnotisée par la télévision des humains, parvient à s'échapper du piège tendu par l'homme de main du professeur et va malgré sa non-intelligence chercher à sauver ses amis (avec plus ou moins de succès).
Chaque niveau propose un personnage différent à contrôler, chacun ayant un trait de caractère particulier. Ainsi, Candy (le petit homme vert en string léopard) sera plus dou(ce) dans ses commentaires durant le gameplay tandis que Gorgious, le glouton bleu, répondra davantage par sarcasmes et quolibets à ses interlocuteurs.
On retrouve le casting original de la série pour le doublage des voix parmi lesquels Patrick Préjean, Marc Bretonnière et Antoine Tomé. Les développeurs se sont laissés aller en ce qui concerne l'humour, un ton plus décalé que la série télévisée (mention spéciale à Candy qui assume davantage sa féminité). Le second degré est de mise et use à bien la parodie des films de science-fiction ; la bande-son contient en partie les thèmes musicaux de la série (sauf le générique d'Iggy Pop) et accentue l'univers déjanté de Stupid Invaders.
Naturellement, cela en découle sur la progression du jeu. Certaines situations sont ridicules à souhait comme la scène avec le Père Noël coincé dans la cheminée ou bien voire avec le tueur à gages aussi efficace que Mister Bean.
La difficulté est bien dosée grâce à la présence du "Game Over", parfois retiré des jeux point'n'click, profitant au spectateur une once d'humour quant à la mort du personnage contrôlé. Entre autres, certains puzzles s'avèrent assez délicats à résoudre, il faut explorer de long en large pour trouver à quoi correspond l'utilité du chili con carne dans une usine de dentifrice...
Sorti en 2000, le jeu possède une bonne durée de vie étalée sur quatre (!) disques.
Venant de nulle part, Xilam sort un titre de très bonne facture qui se révèle être une adaptation réussie de sa série éponyme avec un humour encore plus trash et un panel de casse-têtes bien fourni, le tout dans un paquetage cartoonesque bien vivant.
A jouer au moins une fois.
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