Je vais être concis : Suikoden 2 c'est tout ce que j'ai aimé dans le premier épisode, mais en mieux.
Voilà.

Bon d'accord, c'est peut-être trop concis, alors je développe.

Ce qui saute aux yeux tout de suite, par rapport au premier épisode, c'est que le jeu est très beau. La 2D est fine et regorge de petits détails, les sprites sont grands et bien animé. Le chara design est de meilleure qualité et même les portraits sont mieux dessinés. Les villes ressemblent enfin a des villes, avec des maisons dont la taille en vue extérieure est proportionnelle aux intérieurs.
La bande-son est de bonne qualité dans l'ensemble. Les thèmes d'intro et de fin sont magnifiques, et les autres musiques sont assez bonnes.
Techniquement, Suikoden 2 est indéniablement supérieur à son grand frère, sauf sur un point : Suikoden était en anglais, sa suite est en français, mais il aurait mieux valu que non, tant la traduction est bâclée. Du niveau de Final Fantasy 7, bourrée de fautes et de tournures de phrases maladroites. Ça n'empêche pas d'apprécier le jeu (comme FF7, en fait) mais ça pique méchamment les yeux quand même.

Suikoden 2 raconte l'histoire de Riou, jeune orphelin qui aura un destin très similaire à celui de Teel McDohl, le héros du premier opus. Pour tout dire, l'histoire suit à peu de chose près les mêmes étapes dans son déroulement. Presque chaque scène clef de Suikoden trouve un équivalent dans cette suite, à cette différence près que tout y est plus développé et bien mieux écrit. L'histoire prend le temps de construire ses personnages, amis ou ennemis, important ou secondaires, ce qui rend les scènes de trahison ou de perte bien plus efficaces, émotionnellement parlant. Le background est également plus fouillé.
Jeune soldat originaire du Royaume de Highland, Riou est témoin d'une attaque de l'armée de la Ville-État de Jowston, alors qu'ils étaient censés avoir signé un traité de paix. Très vite, Riou découvre que l'attaque a été organisé par Lucs Blight, le prince de Highland, sacrifiant ses propres troupes pour avoir un prétexte à reprendre la guerre. Parce qu'il en sait trop, Riou est contraint de s'enfuir...
Le contexte politique est intéressant car, d'un côté, Highland est un royaume fort mené par un chef puissant et, de l'autre, Jowston est une coalition de petits états dont chaque membre préféré s'occuper de ses intérêts personnels plutôt que du bien commun. Riou se retrouvera mêlé des ces affaires et, comme le héros du premier épisode, se retrouvera propulsé général d'armée et devra réunir les 108 Étoiles du Destin. Mais tout cela aura lieu de manière progressive et naturelle.
Le scénario est plus développé, et la durée de vie du jeu s'en ressent, passant presque du simple au triple. Suikoden était court et dynamique, Suikoden 2 est long et épique. En contrepartie, on subit quelques longueurs (je pense surtout à Greenhill), mais je préfère cela au côté un peu trop expéditif du premier.

On retrouve toutes les bonnes idées de Suikoden, à commencer par le QG évolutif. Cette fois-ci, l'armée du héros siégera dans un grand château, au départ simple ruine, qui deviendra une forteresse impressionnante. Au fur et à mesure des recrutement, le château se verra doté de baraquements, d'un dojo, d'une allée commerçante, d'un port, d'une auberge, d'un restaurant, de bains... En plus des 108 étoiles du destin qui constitueront l'élite de notre armée, on y croise beaucoup de soldats de base qui rendent l'ensemble bien plus vivant que le QG de Suikoden.
Côtés quêtes secondaires, le recrutement des 108 étoiles est plus difficile notamment parce que certaines peuvent être définitivement ratées. Toutefois, l'une des étoiles est un détective qui peut nous fournir des indices, moyennant finance, pour savoir comment recruter les autres. En plus des 108 étoiles, il y a également d'autres personnages à recruter, dont le héros du premier Suikoden (à condition d'avoir chargé une sauvegarde du premier jeu au début de la partie) et toute une famille de bestioles kawaï.
Certaines étoiles nécessitent de réaliser une quête pour les recruter, d'autres en débloquent des optionnelles. Celle de Clive est en temps limitée. Il faut terminer le jeu en moins de 12 heures pour la réussir (ce que je n'ai jamais fait d'ailleurs, je n'aime pas me presser). Les concours de cuisine de Tai Ho sont bien plus rigolos. Pour les réussir, il faudra choisir les plats à cuisiner et les assaisonnements au goût du jury. Les recettes sont nombreuses et cachées aux quatre coins du jeu, comme tout un tas d'autres objets à collectionner : livres pour la bibliothèque, plans pour la statue, légumes pour le jardin, animaux pour la ferme...
On finit les quêtes secondaires avec les mini-jeux du château : le Chinchichorin est de retour, ce jeu de dés emblématique de la série. On peut également participer à un jeu d'escalade, de danse, de pêche, et écraser des taupes dans le jardin (pas évident, celui-là).

Si les combats classiques et les duels n'ont pas changés, les combats d'armée ont été remplacés par un wargame simplifié. C'est peut-être une fausse bonne idée, car ces combats sont un peu trop faciles pour être vraiment intéressants. Ils donnent toutefois plus l'impression de diriger une grande armée que le jeu de Pierre-Papier-Ciseau du premier épisode.
Sinon que dire de plus ? Les petits soucis de gameplay ont été résolus : il y a un inventaire commun ; on peut courir sans avoir besoin d'équiper de runes ; ces dernières sont plus nombreuses et on peut en équiper jusqu'à trois par personnages (ce qui permet quelques combinaisons sympas)... Des petites modifications qui vont toutes dans le bon sens.

Bref, vous l'aurez compris, j'adore ce jeu et je vous recommande chaudement d'y jouer. Si possible après avoir terminé le premier, même si ce n'est absolument pas nécessaire pour la compréhension de l'histoire.

Créée

le 11 nov. 2014

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