Sorti en même temps que la Xbox One X et Forza 7 en novembre 2017, SLT est apparu dans un contexte très particulier, faisant que le jeu a été vite oublié. C'est édité par Microsoft et développé par Playful.
La volonté de MS de sortir (enfin ?) des sentiers battus et d’apporter un vent de fraicheur aux exclues Xbox One, hors shooters et jeux de caisse, est louable. Pari réussi ?
SLT nous fait incarner un renard tout mignon nommé Lucky. Absorbé dans les pages du Livre des Ages, notre renard va devoir explorer 4 mondes différents, vaincre Jinx et son armée de chats pour pouvoir sauver le monde, et sortir du livre.
Le gameplay se présente sous la forme d’un platformer 3D tout ce qu’il y a de plus classique, à parcourir des niveaux, vaincre des ennemis, afin de ramasser des Trèfles. Ils seront nécessaires pour pouvoir avancer dans le jeu et débloquer les arènes de boss et autres mondes.
Dans chaque level, vous pourrez ramasser 5 lettres composant le nom de Lucky, des pièces, et dénicher des passages secrets. Car chaque niveau contient 4 trèfles : un de fin de niveau, un avec les 5 lettres, un qu’on obtient en ramassant 300 pièces, et enfin un qui est caché via un petit objectif ou un passage secret.
Le jeu se prend en main sans problèmes. On passe un bon moment, le level design est sympa et varié avec divers défis : des niveaux en 3D classiques, des niveaux en 2D, des énigmes, des mini jeux, etc…
Graphiquement, le jeu est propre et coloré, avec des décors et ennemis tout mignons dans des iles flottantes (Skylanders est passé par là avant). Le problème vient d'un cruel manque d’originalité, et le jeu ne parvient pas à avoir sa propre identité. Le contraire d’un Snake Pass pour moi.
Niveau bande son, c’est pas mal du tout, avec des musiques discrètes mais certains thèmes sortent du lot, comme la musique orientale des niveaux du Canyon des Vacances. Bruitages et doublages normaux, RAS.
Question durée de vie, le jeu est plutôt court. Il vous faudra bien 7 a 10h environ si vous explorez un peu partout et prenez votre temps pour ramasser le maximum de trèfles (99 au total) pour progresser et accéder au boss final.
L’avantage, on ne s’ennuie pas car le level design sait se renouveler un minimum. Et je vais me faire taper dessus, mais je me suis largement plus amusé sur mes 10h de SLT que Mario Odyssey ou Yooka Laylee dont leur collectathon m’ont royalement fait chier sur le long terme.
Malheureusement, si SLT est un platformer 3D vraiment sympathique, il ne vous laissera pas un souvenir impérissable, de par sa réalisation propre mais impersonnelle, d’un gameplay trop classique, il lui manque cruellement de sérieux arguments pour marquer sur le long terme.
Sans compter que la finition globale est moyenne : entre loadings nombreux et plutôt longs, bugs de collision incompréhensibles, Lucky qui glisse parfois, et une caméra que l’on ne peut pas contrôler totalement, empéchant parfois d’avoir une bonne évaluation des distances, et on va crever souvent pour ce genre de conneries. Mais c’est un souci typique des platformers 3D depuis les années 90 hélas.
Cela dit, SLT s’est fait injustement basher par la presse JV globale à cause d’une sortie pas adaptée, entre les gros AAA et surtout la X.
Mais si vous aimez la plate formes 3D, êtes nostalgique de l’époque 32 bits avec ces bons vieux Croc, Gex, Spyro et j’en passe, Super Lucky’s Tale mérite cela dit d’être découvert et joué car on passe un bon moment dessus. Et cela permet de souligner l’effort que fait Microsoft de varier un peu les exclusivités de sa console, qui récitent toujours les mêmes chants : Gears, Halo, Forza.
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Bref, un petit 7/10 (avec un petit coup de coeur quand même) pour un platformer 3D banal mais solide, à qui il ne manquait pas grand-chose finalement pour être vraiment réussi.
Maintenant, Playful et Microsoft, vous avez les cartes en main pour nous faire rêver et de développer un éventuel Super Lucky’s Tale 2 qui pourrait être fou !