Super Mario Bros est l'exemple typique de l’œuvre qui n'a que peu vieilli. Le plaisir de jeu éprouvé devant ce jeu sera le même en 2020 qu'en 1985, la maniabilité, le côté intuitif, le défi proposé. Également, le caractère sobre et épuré, même s'il est lié à l'époque, doit être souligné, car il souligne le jeu qui a une direction et s'y tient, en ne négligeant pas les aspects annexes, mais en les mettant justement à la place qui est la leur.
Au delà du fait que la plupart de ses contemporains sont aujourd'hui injouables, Miyamoto comprend déjà ce qui peut faire la qualité d'un jeu : faire le plus (en possibilités) avec le moins (de commandes), suggérer autrement que par des tutoriels interminables. Peu de jeux de cette époque ont des tutoriels, mais peu de jeux de cette époque arrivent à se faire comprendre entièrement aussi rapidement que Super Mario Bros, sans pour autant être pauvre.Le défi proposé est exigeant, mais pas injuste, et le joueur ne sera frustré que par son incompétence (pour peu qu'il soit de bonne foi).
Pour le reste, le jeu remplit de plus son minimum syndical, ce qui rejoint ce que je dis sur la sobriété en intro : en termes visuel, pas une œuvre d'art mais pas une bouillie, les graphistes savent montrer ce qu'ils veulent montrer sans sur sophistication qui nuirait au reste. Même remarque pour la musique, bien servie par des niveaux de longueur adéquate. La conception sonore participe des bonnes sensations de retours que le jeu fournit au joueur.
Le bel art dépasse le temps, et c'est ce que montre SMB avec brio et simplicité, prouesse réitérée par Nintendo en SM64, 12 ans plus tard. Un jeu idéal à décortiquer pour des concepteurs en herbe.