C'est après avoir vu la chronique inachevée de Realmyop et Coeur de Vandale (https://www.youtube.com/watch?v=qjpnTC7_n1E&list=PLE3F368E8AAC4F571) que j'ai voulu m'attaquer à The Lost Levels, parce qu'apparemment j'aime plus l'autoflagellation que je ne le pensais.
On entend souvent que the Lost Levels est d'une difficulté violente, et c'est en partie vrai... mais je dois bien avouer que je m'attendais à pire. Surtout que je ne suis pas un méga PGM. Certes le jeu est exigeant dans son côté plate-forme, mais Mario répond au doigt et à l'oeil et ses sauts sont précis. Certes on meurt souvent et trois vies, c'est peu, mais on recommence au début du monde et non pas au début du jeu.
Bref : on s'acharne pendant de courts segments de jeu et immanquablement ça finit par passer. D'autant plus que ce n'est pas un pur "die and retry" à la Bit Trip Runner car le joueur gagne bel et bien en skill au fur et à mesure. Il faut connaitre les niveaux mais il serait injuste de dire qu'il faut absolument les connaitre "par coeur". Les réflexes comptent pour beaucoup, notamment à cause des ennemis et des boulets de canon, et la chasse aux champignons permet de bénéficier d'une assurance-vie non négligeable.
Au niveau des nouveautés, j'ai trouvé le vent absolument négligeable. C'est amusant mais peu mortifère.
Les super tremplins sont amusants, mais très ponctuels.
Les tortues-marteaux qui viennent vers le joueur sont dangereuses mais peu nombreuses.
De même les poulpes volant sont très rares.
Et les champignons noirs sont faciles à reconnaître et à éviter.
En fait la difficulté du jeu ne repose donc pas vraiment sur de nouvelles mécaniques de gameplay mais simplement sur la fourberie des développeurs qui ont su tirer partie des assets préexistants pour recréer un jeu bien plus retors. Une belle leçon de game design.
J'ai néanmoins noté quelques défauts : tout d'abord certaines morts sont quelque peu injustes. Je pense notamment aux niveaux avec des boulets de canon. Ceux-ci apparaissent de manière aléatoire, et s'ils apparaissent au mauvais endroit au mauvais moment (au hasard pendant un saut), c'est la mort assurée. Un peu frustrant, quand on ne peut rien y faire. Heureusement peu de niveaux sont concernés.
Deuxième défaut : l'abus des labyrinthes dans les châteaux de Bowser. C'est une "énigme" barbante sans aucun intérêt ludique. On arrive au château grâce à ses compétences en plate-forme, on en repart les pieds devant à cause d'un concept idiot qui nous fait tourner en rond jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est juste à s'arracher les cheveux, je conseille vivement d'avoir une soluce pour ces moments là.
Troisième défaut (corrigé par les émulateurs) : impossible de sauvegarder sa progression. Ok en cas de mort on reprend au dernier monde traversé, mais en cas d'extinction de la console on reprend depuis le début. Après, c'est sans doute une difficulté technique liée à la NES, donc je ne m'acharnerai pas dessus.
Quatrième défaut : les warp zones qui empêchent d'accéder au dernier niveau du jeu, c'est vache. J'en ai juste pris une (pour accéder au monde suivant) et ça m'a empêché d'accéder à la vraie fin du jeu. Dommage, ils auraient pu prévenir. De même il y a des niveaux bonus mais ils exigent de terminer le jeu au moins 8 fois et c'est clairement un pré-requis déraisonnable.
Enfin : les fausses warp-zones, c'est rigolo... quand on peut se suicider pour éviter de les prendre. J'ai souvenir d'une warp zone qui me proposait de revenir un ou deux mondes en arrière sans possibilité de s'y soustraire ! Merci les savestates.
Malgré ces quelques petits défauts, globalement le jeu fut une très très bonne expérience pour moi, et The Lost Levels se classe sans souci parmi les meilleurs jeux de plate-forme auquel j'aie pu jouer. Je suis presque étonné de voir que je suis l'un des seuls à avoir décerné une aussi bonne note au jeu, mais sans doute le challenge et l'absence de sauvegarde sur la NES à l'époque auront démotivé beaucoup de joueurs.