Une première fois fondamentale mais un peu brouillonne
1992. La Super Nintendo a démarré sur les chapeaux de roue avec des titres "maison" - comme c'est l'habitude pour les consoles de la firme nippone - tels que Super Mario World, le meilleur jeu de plate-formes 2D selon moi. C'est alors que, dans une logique de déclinaison de ses licenses à succès (à une époque où ça nous semblait plus original qu'aujourd'hui), Nintendo lance son petit héros rouge dans une aventure originale : la conduite de kart.
Car oui, finalement, si on nous avait pas dit depuis maintenant presque 30 ans que Mario et Luigi étaient des plombier (ce qui n'est pas si évident à la vue de leurs diverses activités), on croirait tous aujourd'hui que leur métier principal, c'est d'être pilote de course. Car Mario Kart, après les aventures en plate-formes 2D et 3D, reste la license Mario la plus connue des joueurs.
Mais revenons à cette année 1992. La Super Nintendo met en avant depuis sa sortie son fameux Mode 7 permettant de donner une impression de profondeur grâce à l'articulation ingénieuse de 2 plans en 2D. Dans la série des jeux de course, F-Zero aura été l'un des premiers titres à montrer la voie. Mais il restera commercialement parlant un jeu sans doute imparfait car pas tout à fait adapté à la cible commerciale (nécessairement très large) de Nintendo. Et le Capitaine Falcon n'est pas aussi connu que le plombier rouge du coin.
C'est donc la fleur au fusil, et affublé comme d'habitude de son badge de "Meilleur Ambassadeur des Consoles Nintendo", que Mario et toute sa troupe enfourchent leur kart pour se lancer dans des courses folles.
Et c'est à ce moment de cette critique que je vous lâche - transparence oblige - que je n'ai jamais possédé Mario Kart sur Super Nintendo (ça va booster les commentaires ça). Mais j'y ai beaucoup joué, chez un pote qui le possédait, et qui avait eu le bon goût (ou la faiblesse) de me le prêter. Deuxième révélation : même si j'apprécie énormément cette série, je n'ai jamais été un fan inconditionnel de ce premier opus sur Super Nintendo.
Pourquoi ? Car même si je trouvais le concept éminemment attirant et, disons le, révolutionnaire, je le trouvais également innabouti. Et en fait je ne prenais qu'un plaisir limité à me lancer dans les différents tournois. Je préférais à l'époque me lancer dans les combats de ballons.
Mais passées ces révélations, ne prolongeons pas un pseudo-suspens : Super Mario Kart est un titre majeur de l'histoire du jeu vidéo, et même fondamentale dans l'histoire de Nintendo et du plombier rouge. En effet, Super Mario Kart a défini à lui seul un genre de jeu dont il sera (et est encore) le représentant le plus légitime : le jeu de course fun sur console.
Car en sus de nous proposer un gameplay de pilotage basé sur l'accessibilité (même si l'habileté entre bien entendu en ligne de compte), Nintendo l'agrémente ici de ce qui sera le principal fondement du succès de la série : la possibilité d'obtenir durant la course puis d'utiliser un certain nombre d'items, issus bien entendu du monde de Super Mario, pour ralentir ses ennemis ou se propulser à une vitesse accrue. C'est l'amorce du concours de la mauvaise foi et de l'énervement entre ami lors des tournois de Mario Kart.
Autre trouvaille ingénieuse : les circuits. Outre leurs tracés, ils proposent tout un tas de petits détails, dont les plus importants restent les fameux raccourcis qu'ils faudra découvrir puis réussir à exploiter, permettant de tricher ou de pimenter les différentes parties.
Super Mario Kart est donc l'acte fondateur de la saga dont le succès ne sera jamais démenti et qui sera ensuite copié, à l'époque (Street Racers par exemple), comme de nos jours (Sonic Racing Transformed).
A la lecture de ces quelques lignes, vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai dit plus haut que je n'appréciais que modérément le titre ? En fait, j'ai plus de mal à expliquer pourquoi j'avais des réticences que d'expliciter les grandes qualités de ce titre. J'étais jeune, je manquais un peu d'expérience en matière de jeux vidéos, je ne comprenais pas bien la technique des glissades qui commençait à apparaître dans cet opus, les circuits bien qu'ingénieux me semblaient souvent tortueux et pas si fun que ça. Bref, je galèrais un peu ... surtout avec mon pote qui le maîtrisais bien mieux que moi.
Et c'est finalement par comparaison avec les opus suivant que je me rends compte que le fun est venu, pour moi, par la suite.