Le petit plombier ro.... noir !
Mettez vous dans notre peau à l'époque. Nous sommes à l'aube des années 1990 et la communauté du jeu vidéo est déjà en effervescence avec la sortie en Septembre 1990 de la Game Boy. Ce n'est pas la première console portable disponible, puisque la méconnue Microvision avait ouvert le bal un an plus tôt. Mais la Game Boy (oui !!! je fais partie des personnes qui disent LA Game Boy) est la première console portable populaire à voir le jour, et elle marque le début de l'hégémonie de Nintendo sur ce segment du hardware jeu vidéo, qui ne sera jusqu'à l'époque présente jamais remise en cause.
Bref ! A l'époque, avoir une Game Boy, et pouvoir jouer en nomade, c'était un peu déjà une fin en soit. Mais alors imaginez l'hystérie quand il faut alors possible de pouvoir jouer à Mario sur cette console portable ! Pouvoir jouer à Mario partout ! Genre ... dans le bus ... Ou dans sa chambre alors que la console est dans le salon (et qu'on ne peut pas l'utiliser car les parents regardent Antenne 2) ...
Re-Bref ! Super Mario Land marque la première aventure sur micro-écran du plombier rouge (qui du coup est noir considérant l'aspect monochrome de la Game Boy). S'il y a eu un gros engouement autour de ce jeu, pour les raisons exposées ci-avant, même s'il présente des qualités indéniables, même s'il constitue une transcription intelligente du gameplay de plate-formes sur le support nomade de Nintendo, Super Mario Land reste objectivement un épisode un peu en-deçà du reste de la production de l'époque.
Certes, il est difficile - voir intellectuellement injuste - de comparer techniquement des jeux d'une NES en fin de vie et d'une Game Boy qui vient de débarquer, mais il ne faut pas oublier que Super Mario Land est sorti après Super Mario Bros. 3 qui constitue pour moi l'étape majeure dans la constitution du gameplay et du level design de la saga Mario en 2D.
Et c'est vrai qu'après cet épisode incroyable, Super Mario Land nous fait revenir à une conception plus épurée du jeu de plate-forme, avec une approche graphique nécessairement plus simple et banale, peut-être moins lisible, et des mécaniques de jeu elles aussi simplifiées (les ennemis se transforment en bombe quand on leur saute dessus).
Néanmoins, malgré cette légère régression liée à un hardware encore en phase d'apprivoisement, Super Mario Land reste un épisode intéressant de la saga Mario, pas désagréable à jouer, et un bon représentant du jeu de plate-formes 2D, à l'époque où, néanmoins, Nintendo nous habituait à l'excellence !