Super Mario Sunshine par khms
Loin des contrées du Royaume Champignon, Mario, Peach et une poignée de Toad comptaient bien prendre quelques vacances méritées sur l'Île Delfino, mais bien vite les ennuis arrivent, Peach se fait kidnapper, les Toads s'inquiètent, et Mario bien courageux, décident de partir à sa recherche, et compte bien botter le cul de cet Anti-Mario, qui se fait passer pour lui et salopent toute l'île avec des matières toxiques ! Super Mario Sunshine est en effet, on peut le dire, une œuvre engagée et écolo.
Très vite, notre jardinier préféré (voir page web annexe en bas de page) va mettre la main sur J.E.T., une sorte de pépom qui balance de l'eau à tout va (engagée pour la sauvegarde de la nature, mais pas de l'eau, faut pas déconner non plus) et qui va permettre de revoir le gameplay en profondeur. Fini les cabrioles à tout va, la palette de mouvements énormissime de Mario 64, on ne garde que le plus important (ou pas, R.I.P. Le saut en longueur) et on adjoint d'autres éléments de gameplay qui vont ainsi sublimer le maniement du moustachu à casquette.
On peut en effet se servir de J.E.T. comme d'un jet-pack, comme d'une fusée pour s'élever en hauteur, comme d'un turbo tellement rapide qu'il nous fera courir sur l'eau tel Jésus, ou tout simplement, retour à la source, comme d'un arrosoir pour nettoyer les déjections de Anti-Mario, ou pour faire mumuse avec et glisser sur le sol.
Grâce à un level-design intéressant et des mondes variés, remplis de bonnes idées, le jeu se renouvelle en permanence et reste intéressant à explorer, même après des heures de jeu. Le système de progression n'a en revanche pas bougé d'un iota, le jeu s'articule autour d'un hub (ici la place Delfino) et on débloque au fur et à mesure de nouvelles zones qu'il faudra parcourir en long et en large pour récupérer les soleils et autres pièces bleues. Une quête qui vous prendra entre 30 et 40 heures si vous souhaitez tous les récupérer !
L'enrobage du jeu est quant à lui parfait. Graphiquement, le jeu se démène sans pareil et fait encore la nique à d'autres jeux sortis bien plus tard au niveau de la gueule de l'eau, qui demeure tellement magnifique , transparente, limpide qu'on piquerait volontiers une tête dedans. Le reste du jeu est partagé entre design génial (je pense entre autres aux Piantas qui sont géniaux, mais également à certains boss, comme la Raie Manta, inoubliable) et couleurs chatoyantes qui amusent l'oeil. Détail amusant, plus on récupère de Soleils, plus celui-ci sera fort, à tel point qu'on peut demander des lunettes de soleil à un Pianta pour baisser la luminosité ! Enfin, et surtout, le jeu fait vraiment voyager, grâces à des décors paradisiaques, ses plages de sable fin, ses cocotiers... Et sa musique ! Koji Kondo et Shinobu Tanaka se sont en effet démenés pour nous sortir une OST à des kilomètres des sentiers battus, tout en restant dans un esprit jeu vidéo. Ainsi, lors de sombres journées de pluie, il m'arrive d'écouter l'OST de ce jeu et les choses vont mieux. Tantôt atmosphérique, tantôt mélancoliques, mais toujours dépaysantes et avec une pointe de festivité, c'est une réussite totale à ce niveau.
Super Mario Sunshine est sans conteste une des œuvres les plus dépaysantes du catalogue de jeux Mario. Loin de jouer sur les acquis de Super Mario 64, Nintendo ose prendre des risques et se renouvelle sans pareil, en nous emmenant plus loin que jamais dans l'univers de la saga ! On pourrait difficilement faire mieux, à part peut-être un voyage dans l'espace.