J'avais retourné Super Mario 64 dans tous les sens et pourchassé jusqu'à la dernière de ses 120 étoiles, et même si je n'y avais joué que 10 bonnes années après sa sortie, j'avais vraiment trouvé le jeu exceptionnel.
J'attendais donc au minimum un très bon jeu en m'attaquant à Sunshine, car même s'il n'a pas la réputation immaculée de son grand frère, comment un jeu sorti du même moule pouvait être autre chose qu'un très bon jeu ?
Ben en accumulant une quantité de tares absolument indigestes, voilà comment !
Tout d'abord, la caméra : elle est atroce. Elle est même pire que celle de Super Mario 64 (ou en tout cas moins d'efforts ont été faits pour masquer ses lacunes). Dans Sunshine, la caméra va parfois (souvent ?) être la principale source de difficulté. Elle tourne sans arrêt sans qu'on le souhaite, se place derrière des objets non transparents, bref c'est lamentable. Parce qu'un jeu où il faut sauter de plate-forme en plate-forme devient foutrement difficile lorsqu'on ne voit pas la plate-forme en question ! Les niveaux du Pachinko ou du parc d'attraction sont particulièrement gratinés et vous donneront méchamment envie de manger la manette.
Bon ensuite l'ambiance m'a fortement déplu mais ça c'est plutôt subjectif : la ville est moins sympa à explorer que le château de Bowser, et le chara design des autochtones est hideux.
Les niveaux ne sont pas très nombreux, sont trop grands pour leur propre bien (à la moindre erreur on doit repartir de très loin, et la chasse au cent pièces devient une épreuve d'endurance plutôt chiante), et le jeu manque cruellement de variété. J'imagine que le jeu a été terminé de manière un peu baclée, parce que nous faire poursuivre Shadow Mario dans chaque niveau c'est un peu le niveau zéro de l'inventivité ludique.
Mais là où le jeu se montre le plus mauvais, c'est pour les perfectionnistes dans mon genre qui veulent le faire à 100%. Les niveaux bonus sont difficile d'accès, allant jusqu'à requérir cinq bonnes minutes de manœuvres variées avant de pouvoir y accéder, et sont tellement mal foutus (le Pachinko, encore, et la Lily Pad Ride sont franchement dégueulasses) que vous allez devoir répéter la phase d'approche de cinq minutes à chaque fois que vous récolterez un game over dans un de ces niveaux bonus. Et là on ne s'amuse plus, on répète bêtement une tâche usante pour débloquer une étoile, et on s'ennuie ferme.
Du coup j'ai laissé tombé les 100%, aidé dans ma décision par le fait qu'il aurait également fallu partir à la chasse aux pièce bleues, cachées dans des endroits arbitraires de chaque niveau, et que l'on ne peut révéler qu'en les aspergeant d'eau. Autant dire que sans guide, c'est totalement inintéressant d'asperger chaque recoin de niveau en espérant faire apparaître une de ces fameuses pièces (je vous ai dit qu'en plus les niveaux sont trop grands ?).
Alors certes, le gameplay reste une vrai plaisir puisque les déplacements sont hérités de Mario 64, et je mentirais si je disais que je n'ai pas pris du plaisir à pourchasser certaines étoiles. Mais globalement, Sunshine est une de mes plus grosses déceptions de chez Mario. Y'avait du potentiel, et de bonne idées, mais tout ça est gâché par tout autant de mauvaises idées, et par la nette tendance qu'a le jeu à devenir injouable.
Super Mario Sunshine aurait pu être très bon, mais il souffre d'un manque certain de finition et du manque cruel de fun de certaines des tâches que les développeurs ont voulu nous confier.
13/20