Partant d'un concept original et d'un scénario un peu plus développé que d'habitude, "Super Mario Sunshine" nous étonne surtout par la diversité des challenges qu'il propose.
Malgré une durée de vie plutôt faible et artificiellement rallongée par les fameuses "pièces bleues", il offre une immersion agréable dans un univers qui donne l'impression de partir en voyage avec sa Nintendo Gamecube. L'univers est certes répétitif, mais donne pour la première fois une unité aux niveaux que le plombier visite : l'île Delphino est particulièrement homogène.
Aucune musique ne restera vraiment en tête, mais le tout colle très bien à l'atmosphère exotique qui se dégage du titre.
Finalement, jouer à Sunshine, c'est entrer dans un monde, le visiter, l'apprécier, l'explorer dans ses moindres recoins.
C'est aussi affronter de la pure-plateforme retorses grâce aux "secrets" disséminés dans le jeu, qui offrent un vrai retour aux sources.
C'est finalement relever un challenge de grande tenue, qui vous scotchera à votre écran de longues heures.
8/10, pour la durée de vie truquée et une musique tout de même en dessous du niveau habituel.
DIX ANS PLUS TARD
Dix ans plus tard, je refais ce jeu sur Switch, et je ressens le besoin d'enlever un point à ma note de l'époque. La raison est assez simple : je réalise qu'il y a trop de shines pénibles à obtenir dans le jeu. On peut citer le fameux festival de la pastèque où il faut se battre contre les bugs au lieu de relever un vrai défi, l'inénarrable pachinko tout pété où l'on finit par se débrouiller grâce à un coup de chance, ou encore les deux phases principales impliquant la barque relou à diriger (le niveau de la rivière et le Mont Corona). Au-delà des shines synonymes de frustration et obtenus un peu par acharnement (et il y en a d'autres que ceux cités précédemment, comme ce niveau secret inintéressant où il faut se faire jeter par des piantas), certaines mécaniques de gameplay s'avèrent douteuses. Yoshi, par exemple, m'a laissé une impression très mitigée. L'idée de pouvoir cracher du nectar selon le fruit absorbé est amusante, par exemple... mais le fait de devoir toujours dénicher lesdits fruits pour "activer" la monture est rapidement énervant. Visiter certaines zones à dos de dinosaure serait assez grisante... si notre créature verte n'avait pas peur de l'eau. Bref, pour on ne sait quelle raison, Nintendo n'a pas semblé vouloir qu'on s'amuse trop avec l'Epona local.
Mais le principal problème, et je l'avais déjà évoqué en 2010 (quand j'étais jeune et tout), c'est cette collecte de pièce bleues. Si l'on veut juste en dénicher une trentaine, pour le plaisir de glaner quelques shines, c'est sympathique ; on asperge quelques recoins, on aide un ou deux PNJs et on est (parfois) contents de la brillante récompense. Par contre si, comme moi, l'on souhaite finir le jeu à 100%, cette quête n'a rien de très amusant. En tout cas, de mon côté, j'ai vite levé les yeux au ciel - j'ai tout aussi vite cherché une soluce pour repérer les pièces manquantes. Et j'ai bien fait.
Certaines sont cachées de manière tout bonnement débile. En plus de puer le remplissage, cette quête annexe transpire la maladresse lorsqu'on essaye de tout rassembler. Un exemple typique : au village Pianta, l'une des pièces apparaît une fois qu'on a... aspergé la lune. Celle du décor. J'ai peut-être raté un indice, mais ça ne me paraît pas tout à fait intuitif. Cerise sur le gâteau : certaines pièces bleues n'apparaissent que dans des épisodes précis. Il n'est même pas possible de ratisser tout le niveau en un coup - il faut le faire huit fois si l'on ne veut pas avoir recours aux walkthrough.
Bref, j'ai l'impression d'avoir idéalisé le jeu pendant longtemps. Certes, l'ambiance est au top, le jeu est plein de bonnes idées et a le mérite de sortir la saga des clichés pour lesquels on la connaît... mais le 100% m'a exaspéré plus d'une fois, et mon plaisir de jeu en a pris un coup. Dommage !