Femme de Ménage Simulator 2013
Il y a souvent des jeux que l'on refait des années après notre première découverte, et qui souffrent parfois de nos souvenirs tronqués qui ne gardent que les plus beaux moments de jeux. Mario Sunshine en fait assurément partie, et y rejouer en 2013 fait parfois un peu mal au coeur.
Comme d'habitude avec la gamecube, même dans le pire setup possible (branchée en péritel sur un écran Full HD), ça claque. Difficile de croire que ce jeu est si âgé, et malgré l'effet de flou assez proche de Mario (comme pour Wind Waker), le soft reste propre et suffisamment clair que pour rester agréable pour nos rétines.
Les problèmes, aussi étonnant que cela puisse paraître pour un jeu estampillé Mario, ils se trouvent dans le gameplay : outre une caméra parfois franchement pourrie (contre le boss de fin c'est le summum), certaines actions manquent selon moi de facilité d'exécution. Par exemple, le saut mural requiert d'être placé au millimètre pour ne pas qu'il dévie de sa trajectoire, mais en plus il est tributaire du bon vouloir de ce moustachu qui ne veut pas forcément toujours l'initier. Ce n'est pas grand chose, mais pour ce Mario en particulier, ça peut vite faire rager.
Car en effet, on est bien loin de la prostitution actuelle de la série. Ici, la difficulté est bien réelle et dans certaines phases de pure plateforme (comprenez sans notre propulseur à eau) il n'est pas étonnant de s'arracher les cheveux. Au début on peste, on pleure, mais petit à petit on commence à maîtriser le gameplay, parce qu'on DOIT maîtriser les techniques avancées pour continuer l'aventure. Et finalement, après quelques heures rageantes, le plaisir de triompher d'une séquence abominable revient au galop. Ce bon vieux plaisir que je n'ai que trop peu connu sur cette génération de consoles (je joue au vieux con là) est quand même toujours aussi efficace pour m'apporter de la satisfaction !
Cependant, après avoir torché les deux Galaxy, il est difficile d'outrepasser d'autres problèmes. Déjà, il n'y a que 7 niveaux qu'on se retape 7 fois chacun avec des petites contraintes à droite à gauche (sans compter la petite dizaine de niveaux de pure plateforme). C'est ridiculement peu je dois dire, et ça ne sert pas le soft, parce qu'il provoque au final lui-même une lassitude de ses propres tableaux !
Et ce qui choque le plus, c'est que malgré cette durée de vie assez limite, ils se permettent des étoiles obligatoires complètement ridicules, comme nettoyer une plage en moins de trois minutes. Et si vous comptez sur les à-côtés pour booster votre temps de jeu ... disons juste que collecter des pièces bleues moisies, c'est à la limite du foutage de gueule.
Au final je taille pas mal ce jeu, et il le mérite, je le pense sincèrement. Mais malgré tout, ma note (parce que c'est le plus important, tout le monde le sait) est très généreuse parce qu'il arrive à apporter cette satisfaction jouissive quand on réussit une séquence particulièrement retorse, ce qui fait vibrer mon petit coeur nostalgique, et parce que le gameplay est malgré tout très plaisant à maîtriser, et d'autant plus que dans ce Mario-ci, ce n'est pas du bonus mais réellement nécessaire pour avancer. En tout cas, je suis fier de l'avoir terminé, et ce n'est pas forcément souvent le cas avec les jeux faciles d'aujourd'hui, sans que ce soit négatif pour autant bien entendu.