Critique écrite à l'origine sur mon blog le 30 août 2010 :
De retour de vacances et rien de tel pour commencer l'année (oui, je raisonne en année scolaire) qu'un jeu magique : Sybéria. Acheté vendredi soir sur gog, installé dans la foulée, démarré samedi matin et fini dimanche en fin d'après-midi. Chacun a son jeu qui restera à jamais son préféré. Sybéria sera peut-être le mien. Je suis en train d'écouter son OST pendant que j'écris, j'ai les larmes aux yeux.
Sybéria est un point&click réalisé/dirigé par Benoit Sokal. Il ne se distingue ni par la complexité ou l'inventivité de ses énigmes, ni par sa rapidité. Ah les escaliers et l'instant de réflexion de l'héroïne avant de monter ou descendre... Le rythme est lent, les aller-retours nombreux mais le jeu n'en reste pas moins une expérience magique. Machinarium avait réussi à me toucher profondément, Sybéria est encore plus fort pour moi.
Le début du jeu est simple : vous incarnez une avocate, Kate Walker, chargée du rachat d'une entreprise familiale d'automates, l'usine Voralberg, par une multinationale américaine. Vous voilà parachutée dans un village perdu dans les Alpes... et spectatrice d'une lugubre procession funéraire. Très vite, vous apprendrez que la personne que vous deviez rencontrée est décédée mais que son frère serait encore vivant, quelque part en Sibérie. Une vivante qui est morte, un mort qui est vivant...Votre mission sera désormais de le retrouver et un voyage fabuleux vous attend.
Les décors en 3D précalculée sont magnifiques grâce à une direction artistique exceptionnelle. Chaque lieu visité est unique, travaillé mais tous ont un point commun : ils ont perdu leur lustre d'antan. Sybéria est un jeu où la mélancolie et la tristesse dominent, les musiques soutenant à la perfection cette ambiance. Les rares personnes que vous rencontrerez seront comme des vestiges du passé. Chaque dialogue, toujours juste et remarquablement bien doublé, vous liera tout de même à eux et petit à petit vous serez arraché du monde ordinaire et immergé dans le monde irréel de Hans Voralberg. Les appels téléphoniques de vos proches vous paraîtront de plus en plus lointains, issus d'un monde banal et ordinaire. Que peuvent-ils comprendre à votre aventure ?
Vous l'aurez compris, Sybéria m'a marqué. Grand amateur de Jules Verne, je n'ai pu que plonger avec plaisir dans ce monde imaginé, si vrai et si imaginaire. Il me reste maintenant à acheter Sybéria II pour compléter et achever cette aventure. Merci Benoit Sokal.