Un jeu sublime en hommage à Benoit Sokal

Syberia: The World Before est le quatrième et dernier opus de la saga Syberia, créée par le regretté Benoit Sokal. Ce jeu d’aventure nous fait voyager à travers le temps et l’espace, en suivant les péripéties de deux héroïnes : Kate Walker, l’avocate new-yorkaise que l’on connaît bien, et Dana Roze, une jeune pianiste vivant dans les années 1930. Leur destin va se croiser et révéler de grands secrets.

Le point fort du jeu est sans conteste la beauté des environnements, qui nous font découvrir des lieux variés et dépaysants. Les décors sont riches en détails et en couleurs, et on prend plaisir à les explorer. En revanche, le jeu pèche par la modélisation des personnages et les animations faciales, qui sont un peu dépassées par rapport aux standards actuels. Les expressions des visages sont souvent figées ou exagérées, ce qui nuit à l’immersion.

Le gameplay est similaire à celui de Syberia 3, mais en mieux. On contrôle les personnages à la troisième personne, avec la possibilité de changer d’angle de vue. On résout des énigmes basées sur l’observation, la logique et l’utilisation d’objets. Certaines énigmes sont plus originales que d’autres, comme celles qui impliquent de jouer du piano ou de manipuler des automates. Le jeu est assez facile dans l’ensemble, mais on peut choisir le niveau de difficulté en activant ou non les indices.

Le jeu offre une bonne durée de vie pour un jeu d’aventure, environ 15 heures. Il se découpe en différents chapitres, qui alternent entre les deux héroïnes. Le rythme est bien dosé, avec des moments plus calmes et d’autres plus intenses. Le jeu propose aussi quelques choix qui influencent légèrement le déroulement de l’histoire. On peut également collecter des documents et des objets qui enrichissent l’univers du jeu.

Les musiques et les sons sont de qualité inégale. D’un côté, on apprécie les sons d’ambiance qui nous plongent dans les différents lieux du jeu, ainsi que la version française qui est excellente. Les voix des personnages sont bien choisies et interprétées. De l’autre côté, on regrette que les musiques soient un peu en dessous des précédents opus. Elles sont moins marquantes et moins variées, et certaines sont même répétitives.

Le scénario est le point le plus délicat du jeu. D’un côté, on se laisse emporter par l’aventure palpitante et les personnages attachants. On s’intéresse au destin de Kate Walker et de Dana Roze, ainsi qu’à leurs liens avec le monde de Syberia. On découvre aussi des secrets sur le passé de certains personnages secondaires, comme Oscar ou Hans Voralberg. De l’autre côté, on reste sur sa faim avec une fin bâclée, qui laisse beaucoup de questions en suspens. Peut-être est-ce dû au décès de Benoit Sokal, qui n’a pas pu achever son œuvre ? On espère qu’une suite ou un DLC viendra apporter des réponses.

Syberia: The World Before est un jeu d’aventure qui ravira les fans de la saga Syberia, ainsi que les amateurs du genre. Il offre un voyage dépaysant et émouvant, avec des graphismes magnifiques et un gameplay agréable. Il souffre néanmoins de quelques défauts, comme une réalisation technique perfectible, des musiques peu mémorables et une fin frustrante. Malgré tout, il mérite d’être joué, ne serait-ce que pour rendre hommage à Benoit Sokal, le créateur de cet univers unique. Le jeu est disponible sur PC et sur consoles, et on peut le trouver à 5 euros si on se débrouille bien, par exemple en profitant des promotions ou en achetant une clé sur un site de revente (pas bien).