Pour démarrer cette critique, il me semble nécessaire de faire quelques recommandations pour les futurs joueurs (valable pour les autres aussi) de ce tales of.
D'entrée de jeu, directement calibrer la difficulté en mode difficile, cela pour plusieurs raisons :
1) obtenir de meilleurs objets et plus de PC (points de compétences pour les titres) en fonction des combos.
2) être obligé de maîtriser les esquives afin de ne pas trop se faire démolir face à certains boss extrêmement coriaces (le boss des ruines de glaces de Fendel...), en plus de vous sauver la vie, ceci a le mérite de rendre les combats extrêmement dynamiques et plutôt classes.
3) prendre le temps de comprendre et d'exploiter les faiblesses des ennemis, capital pour la difficulté "infernale" vu que les dégâts sont décuplés. Pour cela, il faut, premièrement, bien choisir les artes selon les ennemis rencontrés (plusieurs faiblesses y sont associées) et, deuxièmement, exploiter le système de synthèse d'objets à son maximum pour créer des pierres auxquelles on peut associer deux compétences (force +, défense +, précision +, etc. et évidemment des faiblesses).
4) forcer le joueur à rechercher le maximum de titres via les quêtes annexes, l'utilisation des artes, l'exploitation des faiblesses et encore d'autres possibilités. En effet, à l'instar de Tales of symphonia (en plus complet), détenir des titres est essentiel pour obtenir des nouvelles compétences (passives et actives). Cela implique qu'il faille parfois changer de persos pour débloquer des titres spécifiques.
Dans l'absolu, la règle de base à retenir est que les titres sont beaucoup plus importants que les niveaux (bien que faire du level up débloque des titres, mais pas en quantité). Ce système de titre constitue l'une des meilleures idées de ce Tales, on se demande vraiment pourquoi ils n'y ont pas pensé avant tellement ça paraît logique.
5) et enfin, dans les difficultés vraiment avancées (démoniaque et infernale), la maîtrise du changement de leader par le biais de la croix directionnelle peut s'avérer vitale lors des combats du fait que l'intelligence artificielle n'est pas toujours capable d'éviter des attaques simples, mais dévastatrices.
Vous l'aurez compris, Tales of Graces se DOIT d'être joué en difficile dès le début en vue d'exploiter de manière optimale le système de combat (et le gameplay par extension) qui s'avère très riche et très complet. En plus des recommandations ci-dessus, pour les vrais de vrais, il peut être intéressant de jouer en faisant le moins de level up possible et en utilisant le moins d'objets possibles. Par exemple, je n'utilise jamais les gelées lors des combats et je tente le plus possible de ne pas utiliser les fioles vitales (mais bon, contre certains boss, c'est plutôt difficile, mais néanmoins possible).
Pour pallier à ce problème, il est possible d'utiliser la cuisine par l'intermédiaire du mixeur d'objets pour se soigner/ressusciter, mais seulement une fois par combat (voir deux avec le livre de compétence ad hoc) en faisant attention à la consommation d'éléth (l'énergie qui régit le monde d'ephinea). Le but est évidemment de donner plus de piments aux combats déjà très intenses à la base. Toutefois, je ne suis pas suffisamment hardcore pour me passer de la cuisine qui sauve la mise dans la grosse majorité des combats.
A part le système de combat qui est plutôt dantesque, il ne faut cependant pas croire que tout est merveilleux et tout beau. Etant un fan de la série à la base, je n'ai pas eu de problèmes à fermer les yeux sur des défauts archi-typiques des rpg nippons.
Le problème le plus flagrant à mes yeux se trouve être le nombre abominable de murs invisibles, le pire étant au début du jeu jusqu'à la fin du premier tiers (lorsqu'on change enfin de continent). Toutes les voies d'accès sont coupées, il y a vraiment pas d'exploration possible, la narration nous force à suivre l'histoire et c'est gentiment gonflant (après Dark souls et Demon's soul, on souffrirait presque de claustrophobie !). Déjà que les villes (et le monde d'éphinea par extension bien que cela se justifie en partie par le scénario) sont aussi grandes que mon petit lotissement, le fait de ne pas pouvoir les explorer plus en détail est vraiment frustrant (défaut récurrent dans les rpg jap). A ce premier constat s'ajoute des allers retours incessants du point A au point B, chose relativement décourageante au début du jeu du fait que ça prenne des plombes pour faire avancer le scénario.
Scénario lui-même super poussif au début du jeu (l'enfance raaaaaaaa !!!!!), avant de devenir un brin plus intéressant une fois les protagonistes devenus adultes. Pour ceux ayant joués aux précédents Tales (notamment l'opus "Abyss"), il ne faut pas s'attendre à de grandes surprises par rapport aux thèmes abordés : Ambivalence de la nature humaine et de la science, le pouvoir de l'amitié, etc.
Toutefois, le scénario se laisse plutôt apprécier, le niveau de japonaiserie n'atteignant pas les sommets d'un Star Ocean 4 (mon dieu quelle horreur) mais flirte plutôt avec celui de Xenoblade (assez sobre dans l'ensemble donc) mais n'est évidemment pas exempt de faute de goûts. Tous les poncifs du genre sont respectés, attention pour les allergiques.
On pourra aussi regretter les donjons/couloirs (pas tous, loin de là, mais quand même) plutôt rébarbatifs et le bestiaire un brin répétitif, en précisant encore une fois que ce n'est pas du niveau de star ocean 4 (quelle horreur bis). Ce n'est pas du swap color non plus, enfin, pas trop.
Même certains boss sont juste des copies d'ennemies (boostés aux hormones tout de même) mais ceux-ci sont généralement réussies et marquent bien les esprits. Il faut vraiment observer leur patterns pour espérer les vaincre sans trop de dégâts. Chose amusante d'ailleurs, les boss aurons souvent tendance à faire appel à des alliés. Des boss maîtrisables au premier abord peuvent rapidement devenir insurmontable lorsque une dizaine de monstres sont appelés à la rescousse (la reine blob vous en fera voir !). Dans l'absolu, les boss représentent à eux seuls le coeur du jeu tant ils proposent des défis intéressants (en difficulté élevée j'entends) et ça tombe bien car, il y en a quand même beaucoup.
Pour terminer, une petite note sur l'OST qui est assez moyenne sans être catastrophique, Motoi Sakuraba (et Shinji Tamura si je ne me trompe pas) est en très légère petite forme quoique ça reste normal pour un Tales. Néanmoins, à partir d'un certain moment du jeu, l'ost prend une tournure plus mélancolique, sombre et un brin futuriste du plus bel effet. De plus, une fois l'arc principal achevé, de nouveaux thèmes de combats font leur apparitions et donnent vraiment la pêche pour dessouder les ennemis qui se mettent en travers de votre route.
Au final, il est clairement dommage que le jeu souffre de défauts aussi contraignants au début du jeu. Il est essentiel de persévérer pour vraiment prendre à sa juste valeur les qualités du titre qui sont extrêmement nombreuses de mon point de vue comme l'intégration d'une véritable utilité aux titres (ce n'est plus du tout accessoire vu que c'est complètement intégré au système de combat), un très bon défi pour les acharner comme moi, des protagonistes plutôt attachants (Pascal) ou un scénario pas trop mauvais.
A mon avis, je trouve cet opus limite supérieur à Tales of Abyss et Phantasia, voir Vespéria et je conseillerai à tout fan des Tales of qui se respectent de ne pas hésiter un seul instant. Les autres, si vous arrivez à faire abstraction des défauts passés aux cribles, foncez aussi.