La licence « Tales Of » fait partie des incontournables des J-RPG. Néanmoins, Tales of Graces f avec son portage chaotique de la Wii (2009) à la PS3 (2010) ne s’est pas fait que des amis. Cette licence qui ne sort que quelques ops en Occident où le fan meurtri doit prendre son mal en patience sans être sûr de voir, un jour, dans la langue de Molière le prochain « Tales Of » sorti au Japon.
Donc, que nous réserve cet opus qui prend sa place de manière maladroite et ce, pour la première fois, sur PS3 dans nos contrées. Concurrence à Final Fantasy ? Une réelle concurrence ?
Des enfants héros, c’est nouveau ?
Asbel, fils de souverain d’un petit village nommé Lhant, en soif d’aventure, brave et justicier dans l’âme, part sur les collines du nord de la ville, embarquant sur son passage, son petit frère Hubert, timide et peureux de nature, afin d’explorer cette zone dite dangereuse. Après un passage, simple mais non sans douleur – en combattant des mobs sur le chemin (office de tutoriel) – nos frères arrivent au pied de la falaise pour y contempler un majestueux et légendaire arbre fleuri.
C’est à, ce moment-là, qu’une fille apparaît de nulle part. Cette fille qui semble être amnésique suit nos deux jeunes frères en ville. Ces derniers finissant par sympathisés, notre héros principal – Asbel – baptisa la jeune fille d’un prénom ; Sophie, symbolisant les fleurs de la colline du Nord, l’endroit de sa découverte. Cheria, jeune fille - malade - du village de Lhant, amie d'enfance des deux frères et secrètement amoureuse de notre cher Asbel, finit par suivre également notre fine équipe par jalousie de voir Sophie marcher sur ces plates-bandes. Richard, prince de Windor, arriva peu après dans le village de Lhant, peu après ces évènements. Bien entendu et ce, malgré qu'Aston - père d'Asbel et Hubert - interdisent à ces enfants d'embêter ce jeune prince, toute l'escouade finit par se lier d’amitié avec ce dernier.
C'est alors que le réel drame survient.
Arrivé à Bartona, et en voulant passer de manière furtive au sein du château, nos amis finissent par se faire prendre par inadvertance par un monstre redoutable. Bien que, Sophie essaye, par un pouvoir venu d'ailleurs, de sauvé ces amis, cette dernière finit par périr. En voyant cette détresse et ce malheur, Asbel s'ordonna à rendre dans les ordres, au sein de l'Ecole des Chevaliers.
Et c'est ainsi que l'aventure commence réellement pour le joueur après 4 bonnes heures de jeu.
Scénario qui met beaucoup de temps à se lancer réellement. La première partie qui dure en moyenne 4 heures, ne proposant pas encore la totalité du gameplay jouissif que procure Tales of Graces f, rendant ce premier chapitre assez limité. D’autant plus, que cette partie, où les protagonistes ont 10-11 ans, est très molle et redondante au niveau des dialogues. Il faut avouer que j’ai eu du mal à m’immiscer pleinement dans l’histoire, tellement celle-ci est du déjà-vue, revue et encore vue. Malgré tout, l’histoire, à partir du chapitre 2, lorsque nos jeunes héros deviennent des « adultes » commence à devenir un peu plus intéressante, même si celle-ci n’est pas totalement ahurissante ; entre les guerres civiles, les trahisons, les amourettes et autres, nous passerons sur quasiment tous les stéréotypes d’un RPG à la sauce nippone.
Ceci étant, avec le temps et au fils des chapitres, on ne peut que s’attacher à ces personnages, même si leur caractère est encore une fois trop stéréotypé et rageant (pour nous joueur à la longue), cause de répétitivité des saynetes qui n’apportent pas grand chose et des cut-scene où chaque personnage réagira toujours de manière identique (justicier, âme d’humanitaire, la folle du groupe, l’amnésique qui ne pige pas grand chose,…)
En outre, nous pouvons, tout de même, nous satisfaire de ce portage HD qui inclut une partie bonus (d’où la mention « f » dans le titre ; futur) et sa version française (Wii : uniquement en japonais).
L’un des meilleurs gameplay
Ce Tales of Graces f nous offre l’un des meilleurs gameplay dans le domaine du J-RPG. Nous avons sur ce soft tous les ingrédients qui rendent ce gameplay jouissif, addictif et riche ; avec des combats nerveux et dosé d’une justesse excellente, les effets pyrotechniques, rapides, tranchants, percutants (…) rendent tous les combats – et ce même contre les mobs – tellement riches, que même un leveling ne nous est pas lassant une minute. Entre le fait d’accumuler des titres qui permettront d’améliorer ses personnages (PC) et la rapidité des combats avec ses effets de lumières, couleurs jaillissantes en utilisant maintes et maintes Artes ; je n’ai jamais été autant épanoui par une telle efficacité et intelligence de gameplay lors des combats en tour par tour semi-réel. Mon dieu, quel pied ! Toutefois, les joueurs qui aiment peaufiner de manière plus détaillés les personnages se verront vite frustrés par la limite que proposent les différentes options du jeu.
En ce qui concerne les Titres, comme indiqué un peu plus les hauts qui se débloquent au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire, lors de l’utilisation à outrance de chacune des Artes, l’atteinte d’un certains nombres de combats et plein d’autres à découvrir par soi-même, nous pouvons passer des heures et des heures (un cas qui ne m’était pas arrivé depuis fort longtemps) à effectuer des combats afin de fignoler ces petits compagnons de route en upgradant chacun de leurs Titres respectifs. Ces Titres permettront de gagner en caractéristiques, obtenir de nouvelles Artes (normal (A) ou spécial (E)) et divers bonus. D’ailleurs, et ce, pour gagner de manière plus rapide des PC-EXP-Gald, il convient d’exclusivement jouer en mode « Démoniaque » (déblocable après 200-300 combats en difficile) permettant de gagner des objets plus rares et beaucoup plus d’EXP-PC-Gald à contrario au mode facile.
Hors le contexte des duels et des titres, nous aurons l’occasion de parcourir le menu de nombreuses fois pour diverses raisons et très de façon régulière, car même si les Titres rendront plus forts nos héros de Tales of Graces f, il ne faut pas oublier que dans un RPG, l’équipement est également très important. De ce fait, le Mixeur qui accroîtra en capacité, à fortiori de son utilisation, nous permettant de nous sauver les fesses en y insérant des ingrédients clés, nous pourrons passer auprès de n’importe quel marchand afin de synthétiser différents objets pour gagner en puissance et en efficacité.
De plus, en synthétisant une arme ou une armure avec un fragment, ce dernier se verra croître en caractéristique (symbole +1, +2,…) selon la prédominance (on en compte un 50aine de différents) ; tout en sachant qu’à la revente, elle permette de nous faire gagner un bon pactole car quelques fragments en particulier nous feront gagner 150% du prix de base de l’équipement. D’ailleurs, après avoir insérer un fragment sur votre équipement, celui-ci sera « à point » après un certain nombre de combats lorsque le message suivant apparaîtra : « L’armure de Cheria est trempée » ; ainsi vous pourrez re-passer par la case synthétiser pour obtenir une gemme qui donnera également un bonus à nos compagnons de route.
Les Saynettes ou la vie
Hormis, les phases de combats, on se retrouve dans un scénario très dirigiste dans des pseudos couloirs à sens unique. Aucune map en open-world nous est offerte afin de profiter pleinement de cet univers, ce qui est très regrettable ; même si cela permet d’avoir un rythme nettement plus soutenu. D’ailleurs, il est impossible pour quiconque de se perdre, car les chemins sont restreint à des routes d’un point A à un point B et nous pouvons, en appuyant sur L1 connaître la prochaine étape de notre expédition. Bien évidemment, il n’est pas obligatoire d’aller rusher sur la suite de l’histoire, on peut tout à fait privilégier de faire du leveling aux alentours de la ville où nous nous trouvons. D’ailleurs, il nous faudra arriver au chapitre 8 afin de pouvoir profiter et ce, de manière exhaustive de toutes les zones de la carte grâce à un moyen de transport aérien. Avant cela, nous sommes cloîtrés dans certaines zones restreintes pour X ou Y raisons.
Pendant, nos phases d’exploration, nous aurons la chance de pouvoir visionner sous un format Visual-Novel des centaines de Saynettes (courte scène de dialogues) en appuyant sur Select lorsque cela nous est proposé. Par moment, ces Saynettes peuvent nous faire esquisser un sourire, mais en général, celles-ci sont souvent redondantes, et surtout inutiles, entre les : débilités de Sophie, les allusions douteuses de Pascal, le côté rebelle-chieur d’Hubert, (…), il faudra être patient et savoir savourer ces moments de « légèretés » à la sauce nippone-friendly-sexy-sociopathe. Néanmoins, on ne peut reprocher aux développeurs d’avoir essayé de donner un certain charisme/vie – certes particulier – à nos différents protagonistes.
Ce n’est pas un remake !
Avec une seule année pour nous pondre le passage de la Wii à la PS3, il ne faut évidemment pas nous attendre à voir un remake avec une refonte totale graphique et, malheureusement cela est vrai. Malgré que l’incorporation de quelques scènes animées, ne dépassant pas les 5 minutes dans la totalité du jeu, le reste est à l’identique à la version Wii (très beau sur cette console). Ayant déjà un level-design coloré mais très pauvre dans le contenu à l’époque de la Wii, le passage à la PS3 est un simple portage HD ; le jeu se veut nettement plus lisse. On dénote un certain aliasing/ralentissement lors de certains combats où il pleut de coup spéciaux simultanés de tous les personnages sur le terrain.
On aurait, tout de même, souhaité qu’avec ce passage sur une console plus puissante, le bestiaire soit plus travaillé, un level-design revu – en y incorporant d’autres éléments - et une vie au sein des villages/villes (toujours aussi pauvre en PNJ), mais les développeurs ont préféré laisser quasiment tel quel en lissant uniquement le jeu et en y ajoutant un nouveau donjon en fin de jeu en tant qu’unique bonus pour ceux qui aurait déjà tenté l’aventure sur Wii permettant de connaître plus sur les personnages (pas testé personnellement). En outre, l’OST de ce soft que ce soir sur Wii/PS3 reste la même. Une OST qui n’offre pas une touche enchanteresse permettant de nous plonger totalement dans l’univers. Malgré que cette OST soit, tout de même, sympa à l’oreille au début et agaçante au final ; elles ne resteront vraiment pas dans les annales des musiques cultes vidéoludiques.
Ce portage sur HD n’est pas forcément le plus réussi de l’histoire du jeu vidéo ; néanmoins, nous, Occidentaux, serons satisfaits de pouvoir tenter l’aventure et ce, en français, avec un bonus d’un donjon (qui allonge la durée de vie) au passage. D’ailleurs, cet opus est dans l’ensemble un must have sur différents aspects – surtout en terme du gameplay addictif et riche avec un rythme endiablé. Ce « Tales of » est un atout de choix pour tous les possesseurs de la PS3 et fan des JRPG.
Points positifs :
Combat dynamique et addictif
Jeu très coloré
Upgrade des titres
Points négatifs :
Trop de dialogues / Saynettes
Bestiaire pas terrible
Artistiquement mauvais
Scénario qui tire trop sur la longueur