Après une pause plus subie que choisie dans mon épopée Tales (impossible de terminer Xillia 2, la longueur et la répétition des maps ayant eu raison de mon engouement), c'est avec grand plaisir que je me suis replongée dans l'ambiance colorée de la série.
Le scénario m'a tout de suite accrochée, surtout les séraphins qui, chacun à leur manière, ont su s'attirer mon attachement : le charme de Mikleo, la classe et la douceur de Lailah, l'ambivalence d'Edna (ma favorite) et le mystère de Dezel/charisme de Zaveid m'ont convaincue. Côté humains, j'ai trouvé Sorey très classique mais pas rebutant, de même pour Alisha (pari osé que de la laisser de côté après environ 1/3 de jeu au profit de Rose, mais personnellement ça m'a plu, même si un peu frustrée), mais le côté un peu caricatural de ces deux personnages est bien contrebalancé par celui, beaucoup plus intéressant, de Rose.
En effet, on commence par la croiser en tant que simple PNJ, puis par la combattre en tant qu'adversaire masquée, avant de la recruter dans nos rangs et d'en faire notre principale partenaire, rôle jusque là dévolu à Alisha. On ne la perdra de vue qu'à 2 occasions ensuite, puisque la belle, très indépendante, a des ennuis personnels à gérer, totalement indépendants de la quête principale du Berger. Il s'agit donc à la fois d'un membre pilier de l'équipe, et d'un électron libre, ce qui en fait tout le charme.
De plus, le personnage de Rose apporte une nette nuance sombre dans ce monde en apparence très kawai. Car Rose est un assassin, qui n'hésite pas à tuer quand elle le pense juste et nécessaire, le faisant plusieurs fois sous nos yeux pour permettre à Sorey de garder les mains propres. Elle est de même très impliquée dans le sort des enfants des rues, histoire parallèle plus que dark, puisqu'ici le jeu n'hésite pas à faire assassiner des hordes d'enfants qui sont eux-mêmes parfois dénués de toute innocence juvénile, premières victimes de la grande malveillance qui menace la race humaine.
En bref, plus on avance, plus on creuse, plus on farfouille, et plus on s'aperçoit que ce jeu est finalement bien noir. On assiste à la mort de nombreux personnages, secondaires comme principaux, et l'on croise sous de multiples formes la noirceur de l'âme humaine, au travers de la guerre, de la trahison (Maltran), de la cupidité, de la mégalomanie (la cardinale), de la monstruosité (hellions), etc.
Par contre, malgré une tentative de nuance en expliquant son passé difficile, le méga boss du jeu, Heldalf, reste quant à lui très manichéen, et sa cause (plonger le monde dans la malveillance pour éviter la souffrance) assez capilotractée.
Pour conclure, un scénario efficace et assez étoffé si l'on prend le temps de fureter dans les nombreuses quêtes annexes.
La longueur des maps, des donjons et des phases d'exploration de villes est à mon sens bien dosée, et le rythme n'entrave jamais le plaisir du jeu (contrairement à Xillia).
Les décors sont plaisants bien qu'ils manquent un peu de variété (quid des zones enneigées? côtières?).
La musique n'a rien d'exceptionnel (hormis celles des temples des éléments que j'ai bien aimées) mais remplit bien son rôle dans l'ensemble.
En conclusion, Tales of Zestiria a bien rempli son rôle : s'il ne m'a pas bouleversée comme le ferait à Final Fantasy, il m'a divertie, m'a permis de m'évader, et m'a provoqué un pincement au cœur à la vue du mot "fin". Une très bonne expérience, donc !