Un mélange de qualité

Au moment où je pris ce jeu, cela faisait un petit moment qu'il piquait ma curiosité. Distribué en Occident grâce au travail de NIS America, Tears of Tiara II : Heir of the Overlord est un mélange de Visual Novel - un genre qui permet d'atténuer quelque peu les coûts de développement - et de Tactical RPG. L'action se déroule dans un premier temps en Hispania, une Espagne fictive. Sous le joug de l'Empire - dont le siège se situe dans une Rome fictive - Hispania place tous ses espoirs en Hamilcar, le dernier descendant de la maison Barca. Les années ont passé depuis la prise de pouvoir de l'Empire sur Hispania et les jours se ressemblent pour ses habitants, cantonnés aux travaux forcés. Cependant, un jour, l'arrivée sur Terre de la déesse Astarte et sa rencontre avec le Prince Hamil vont changer la donne et marquer le début d'une révolution contre l'Empire.

Le scénario demeure classique dans son déroulement mais il réserve de bonnes surprises tout en étant parsemé d'un bon nombre de moments épiques. Très bien écrits, les dialogues sont légion, notamment au début de l'aventure lorsque les divers éléments qui composent l'histoire se mettent en place doucement. Les protagonistes sont également à la fête et disposent de doublages originaux de grande qualité, cela compensant grandement les faibles possibilités de mise en scène que le genre impose naturellement. Le duo de héros que forment Hamil et Tarte a de solides arguments à faire valoir et on prend énormément de plaisir à suivre l'évolution de leur relation tout au long du jeu. Je souligne également l'importance donnée à chaque protagoniste du jeu, ceci permettant de s'attacher rapidement aux personnages.

Les phases de dialogues laissent ensuite place au "jeu". Et s'il y a une erreur à ne pas commettre, c'est de croire que ToT II manque de cachet et qu'il va nous proposer un gameplay vu et revu. Que nenni ! ToT II a cette particularité d'obliger le joueur à composer avec une unité appelée le Quadriga, une sorte de chariot tiré par un éléphant. Au cours de chaque bataille, il permet au joueur de faire rentrer et sortir des unités à son bon vouloir dans la limite des unités qu'il est permis de déployer sur la carte. Cela leur permet de se régénérer petit à petit ou de les protéger face à l'ennemi. Cependant, le Quadriga n'est pas invincible et le protéger est très difficile étant donné sa fragilité. Si le Quadriga est détruit durant la bataille, le jeu considère que toutes les unités abritées dedans sont tombées au cours du combat. Il n'est donc pas facile d'obtenir la note maximale à chaque chapitre. Le niveau de difficulté est d'ailleurs assez relevé et les batailles, bien que longues, sont toujours jouissives à mener.

Je tiens également à mettre en avant la qualité de l'OST qui contribue à donner à l'aventure cette dimension épique qui l'accompagnera durant la majeure partie du jeu.

Au final, j'ai été agréablement surpris par la qualité du jeu, bien supérieure à mes espérances. Véritable petit bijou narratif, ToT II a définitivement marqué mon expérience vidéoludique de ses protagonistes travaillés, de son aventure épique, de ses batailles difficiles et surtout il démontre encore une fois que les jeux de niche ont parfois bien plus à offrir malgré leurs limites techniques que les jeux à gros budget, même si ce n'est pas toujours le cas.

En attendant, j'espère que cette critique, bien qu'écrite à la hâte, vous permettra d'en apprendre un peu plus sur un jeu relativement méconnu. Je le conseille vivement aux personnes qui ne sont pas allergiques aux Visual Novels.