Technobabylon par Moizi

Je crois que j'aime bien le cyberpunk (enfin j'aime bien n'importe quel univers un peu travaillé dans lequel on sent une certaine richesse) et explorer le monde de Technobabylon était un vrai plaisir, notamment parce que dans ce point and click, si l'humour n'est pas absent, c'est le tragique qui règne en maître.

Forcément ça donne envie de voir comment cette tragédie dont il semblerait qu'il n'y ait pas réellement de moyen de sortir par le haut va se finir. Et c'est mon seul reproche au jeu, c'est sa fin, j'aurai préféré quelque chose de plus simple, de plus noir, de plus désespéré, disons que ça semble se terminer vraiment trop bien par rapport à la noirceur du jeu... et aussi parce que le seul moment où j'ai regardé la soluce c'était à la toute fin... mais jamais j'aurai trouvé seul (et même avec la soluce j'avais du mal à capter ce qu'il fallait faire) comment allumer le dernier voyant pour ouvrir cette putain de porte de merde...

Sinon les énigmes sont vraiment bien dosées niveau complexité, à part au tout début, le temps de me faire à la logique du jeu, après quelques minutes j'ai toujours trouvé la solution, sans non plus trop cliquer partout au hasard en hurlant.

J'ai lu qu'il y avait à certaines énigmes plusieurs solutions et j'avoue ne pas voir quelle énigme pourrait en avoir plusieurs... mais bon...

Mais outre les énigmes, outre l'histoire qui m'a bien accrochée avec son petit côté Blade Runner rencontre Soleil Vert la vraie réussite c'est son hommage aux jeux rétro qui n'est pas qu'une façade, une façon de surfer sur une vague de joueurs nostalgiques, je déteste la nostalgie et d'autant plus quand c'est une sorte de camouflage à une médiocrité absolue... mais ici par moment l'illusion était totale, je jouais à un jeu Lucas Art, que ça soit dans le gameplay, dans les graphismes, c'était un réel plaisir parce que ça ne sentait pas le formol, c'était adapté au jeu, à son ambiance, son univers et ce parti pris artistique faisait sens et formait un tout cohérent.

Donc vraiment le seul défaut, qui n'engage sans doute que moi, c'est sa fin, j'aurai bien vu une fin façon Chinatown ou bien à la The long Goodbye ou à n'importe quel film néo-noir. De plus je trouve les premiers niveaux plus réussis, notamment ceux avec Latha (?) puisqu'il s'agit à deux reprises de s'évader d'un lieu et à travers sa chambre close on sent toute l'atmosphère du monde qu'il peut y avoir dehors, ce qui n'est pas forcément le cas dans certains autres niveaux, où finalement on sent moins le malaise ambiant, je pense au niveau du restaurant chic où les gens bouffent des tissus humains, ça aurait pu être beaucoup plus pesant comme ambiance.

Mais je chipote parce que j'ai vraiment apprécié et qu'à ce niveau ça relève un peu du détail.