Avec toute cette hype autour de ce jeu à sa sortie, et tout le prestige entourant Mistwalker, je me suis laissé tenter par Terra Battle, dont je redoutais le côté pay2win.
Si mes premières heures m'ont un peu laissé indifférent, je dois avouer qu'en reprenant plus sérieusement le jeu, j'ai d'un coup accroché.
Je ne vais pas m'amuser à décrire le gameplay, qui sera mieux expliqué par d'autres, mais il est clair que celui m'a séduit par son côté catchy, qu'on assimile finalement assez vite et qui ouvre le champ à une relative profondeur. On se retrouve à analyser quel perso bouger, à faire une sorte de mini routing pour attaquer efficacement, se replier, ou se soigner. De même, j'ai été assez étonné de voir les divers monstres et personnages que l'on peut capturer/recruter, certains ayant des capacités propres, ainsi que des potentiels plus ou moins prometteurs. On est alors parfois là à, comme à l'ouverture d'un booster, à regarder si le personnage qu'on a recruté déchire tout, ou non.
Ce bon ressenti se confirme d'ailleurs puisque le côté pay2win est quasiment absent du jeu. Impossible de payer pour avoir un perso pété ou des techniques cheatées. Le paiement ici sert à restaurer la vigueur servant pour engager un combat, et à augmenter les points d'énergies, qui permettent de recruter des personnages (et accessoirement fait office de queue de phénix en cas de KO). Or, les deux se gagnent de manière régulière, ne serait-ce qu'en se loguant tous les jours au jeu pour l'énergie, ou en attendant un peu pour que la vigueur remonte. Alors certes, sans payer, impossible d'enchainer 10 combats. Mais selon leur teneur, on peut tout de même passer une bonne grosse heure devant le jeu, ce plusieurs fois dans la journée.
Après, Terra Battle n'est pas non plus la merveille de l'année 2014. Déjà le jeu est un peu austère: d'une part quasiment à chaque écran, le jeu se connecte en ligne pour se synchroniser, agissant comme des micro chargements pénibles; d'autre part, il est assez chiche d'un point de vue graphique, avec des animations basiques et des artworks pas très vivants qui ne dynamisent donc pas tellement les combats, qui pour rappel se déroule sur un quadrillage sauce excel
J'admet aussi une petite déception sur les musiques, composées par Uematsu. Elles ne sont pas dégueulasses, loin de là, et font le taf classique, notamment le battle theme et le boss battle theme. Le soucis, c'est qu'on a l'impression d'entendre une OST de commande, un peu mou du genou, pas très travaillée. On repère ici et là des repompes dans la compo et l'instrumentalisation, comme si finalement Uematsu n'avait pas trouvé mieux qu'un melting pot bâtard et adapté de manière bancale au concept du jeu.
Avant dernier point, sur les combats en eux-mêmes. Si on trouve quelques idées bien pensées qui renouvellent le gameplay (ajout de cases grilles qui font des dommages, de boss, de différents patterns d'attaque), je resterai en revanche un peu plus dubitatif sur le nombre de combats dans chaque chapitre. D'un côté cela améliore la durée de vie, mais d'un autre on a parfois l'impression que certains font office de remplissage, par leur manque d'intérêt, ou par leur difficulté dérisoire. Difficulté qui aussi, sans aucune raison, peut augmenter d'un coup, même si on ne reste jamais bloqué et si la mort n'est pas pénalisante.
Enfin, Terra Battle est le premier jeu de ce genre que je touche, et donc l'étonnement de voir cette richesse de gameplay dans un si petit soft n'est pas forcément tempéré. On parle beaucoup de Puzzle & Dragons ou d'autres encore, mais ceux-ci manquants à ma culture, je me retrouve sans point de comparaison, comme un gamin qui touche son premier CoD et qui trouve ça bien alors que c'est du recyclage éhonté. On est peut-être pas dans cette extrême, mais c'est vrai que du coup, cette expérience Terra Battle, dans son cœur, ne m'a pas déçue.
Une bonne pioche donc, qui peut occuper au moins une bonne vingtaine d'heures si on prend la peine de s'investir un peu, et qui recèle de bonnes idées, un système de combat bien huilé et une profondeur bienvenue pour un jeu gratuit. Ah, au fait, l'histoire est naze.