Sauveur virtuel du monde réel
(Ce test a été publié pour la première fois sur le site Gameweb.fr en février 2009, dans le cadre d'un dossier sur les RPG 16 bits)
Grâce à la tornade Final Fantasy VII, le RPG est devenu un genre plutôt populaire. Toutefois, cela n'a pas toujours été le cas et parfois l'histoire compte quelques oubliés. Terranigma en fait partie. Arrivé en pleine découverte de la nouvelle génération de consoles 3D (Saturn / PlayStation), il a été victime non seulement de sa nature mais aussi de sa sortie tardive. Plus personne, si ce n'est une poignée d'irréductibles, ne s'intéressaient alors à la Super Nintendo. Et pourtant, il s'agissait d'un bon jeu, accessible, traduit et avec un joli guide. Mais les sirènes de la 32 bits étaient trop fortes. Pourtant, certains membres de la rédaction se souviennent parfaitement des aventures d'Ark, de ses graphismes enchanteurs et surtout de son système de jeu très intéressant. Car s'il s'agit d'un A-RPG extrêmement classique (n'oublions pas qu'il a été qualifié de « Illusion of Gaïa 2 » par ses propres créateurs), Terranigma représente en quelque sorte l'aboutissement du travail de Quintet sur 16 bits. Il réemprunte énormément aux précédents épisodes de la trilogie Gaïa, qu'il clôt, mais s'inspire également beaucoup d'Actraiser, l'autre grand hit de Quintet. Ark a en effet la lourde tâche de redonner vie à un monde qui se meurt, mais il doit en plus l'aider à évoluer, en donnant des coups de pouce aux différents PNJ afin de faire avancer l'humanité, en particulier grâce aux progrès technologiques.
Terranigma reste encore aujourd'hui un excellent A-RPG, proposant une aventure passionnante, des graphismes sublimes et une grande variété de territoires à visiter, ainsi qu'une fin plus nuancée que d'habitude. Un seul petit bémol en revanche : une durée de vie assez faible. Il est un candidat idéal pour une plateforme de téléchargement telle que la Console Virtuelle, d'autant qu'il est relativement accessible. En attendant, Terranigma est encore trouvable en version PAL. Si vous n'avez jamais franchi le cap, que vous avez une Super Nintendo et que l'avez loupé à l'époque, n'hésitez plus.
Quelle est l'histoire du jeu ?
Il y a le monde du dessous et celui du dessus, qui n'est autre que notre planète, la Terre. Evidemment, Ark, le héros, habite dans le seul village du monde du dessous. Par inadvertance, il découvre la boîte de Pandore et l'ouvre. S'ensuit une terrible malédiction sur son village : tout le monde se retrouve gelé.
Seul le chef du village en réchappe et vous apprend qu'il existe un moyen de sauver vos amis : redonner vie au monde du dessus, sévèrement ébranlé par une guerre effroyable, symbolisant le combat final entre le bien et le mal. Ark décide donc de partir sur terre et de remplir sa mission. Mais c'est durant son périple à la surface qu'il découvre son véritable rôle...
Quel est le système de jeu ?
Terranigma est un Action-RPG relativement classique. On gagne des niveaux d'expérience en éliminant des ennemis, on se bat avec une lance permettant différentes attaques, etc. On peut également utiliser des magies, sous forme de bagues et de médailles. Pour pouvoir les utiliser, il faut récolter des pierres magiques, puis se rendre chez un marchand pour les transformer. Si les médailles sont fixes et se rechargent, les bagues sont elles à usage unique. Sachant que le nombre de pierres magiques est limité dans le jeu, il faut utiliser les sorts de façon réfléchie. Pour gérer tous vos objets, il y a bien évidemment un inventaire, qui est en fait la boîte de Pandore elle-même. Un détail plus sympa qu'un simple menu.
Le jeu vaut-il encore le coup aujourd'hui ?
Techniquement, Terranigma tient relativement bien la route : il s'agit d'un des derniers jeux de la Super NIntendo. Ceci explique cela.Bien qu'il n'arrive pas au niveau de Seiken Densetsu 3 par exemple, il propose tout de même une grande de variété de lieux durant l'aventure, chacun ayant une identité propre. Certains effets sont réellement bluffants : l'utilisation extensive du Mode 7 pour les déplacements, les séquences de résurrection au début du jeu, ainsi que certains boss gigantesques.
Mais ne nous leurrons pas. Terranigma fait vieux quand même, surtout dans sa mécanique d'exploration/combat vue et revue. Toutefois, il peut encore intéresser aujourd'hui par l'autre aspect de son gameplay : gérer l'évolution des villes, d'autant qu'elles appartiennent à NOTRE monde. Ainsi, Ark participe à l'invention du téléphone et de l'avion, mais aussi au rayonnement culturel, en aidant un peintre et un photographe. Une disposition vraiment singulière et totalement inhabituelle dans un RPG, qui renforce le côté "culte" de Terranigma. Enfin, n'oublions pas de mentionner les musiques franchement excellentes, qui apportent énormément à son ambiance.
La trilogie Gaïa, c'est quoi ?
La trilogie Gaïa est le nom donné aux trois A-RPG développés par le studio Quintet sur Super Nintendo. Composée de Soul Blazer, Illusion of Gaïa (Illusion of Time chez nous) et Terranigma, elle constitue un ensemble en raison de plusieurs similitudes et thèmes récurrents. Les jeux se passent tous dans notre monde, en faisant référence à des lieux réels et à d'anciennes civilisations. Deux dieux antagonistes, Light Gaïa et Dark Gaïa, sont mentionnés, et le but des jeux inclut de redonner vie au monde. Un indice qui ne laisse pas de doute sur la filiation entre les deux derniers opus se trouve dans un endroit spécial de Terranigma, où les développeurs mentionnent clairement qu'il s'agit d'Illusion of Gaïa 2.
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