The banner saga fait partie de ces petites perles qui égaient le monde du jeu vidéo pc depuis que le nouveau modèle du crowdfunding a fait des émules. Tous les projets n’ont pas de sens, tous ne sont pas réussis, mais force est de constater qu’entre Wasteland 2, Pillars of eternity ou Divinity : Original sin, les barbus ont de bonnes raisons d'être contents avec ce retour en force du RPG au sens large.
Ici toutefois, pas de contenu pléthorique, ou de 3D plus ou moins isométrique et de quêtes secondaires à n’en plus finir : tout the banner saga tient dans une carte du monde riche mais peu utilisée à part en tant que moyen d’immersion, une histoire pas particulièrement originale et très dirigiste mais totalement réussie et une part importante de tactical RPG tour par tour, damiers et tout le toutim.
Librement adapté des mythologies scandinaves, le jeu tient sur une production design de qualité qui compense largement le manque d’animation des personnages, une musique fort à propos et une difficulté suffisamment bien dosée pour donner le sentiment de l’urgence et de la peur de la défaite, sentiment appuyé par l’histoire qui sent la fin du monde à plein nez.
Alors on objectera la durée de vie limitée du jeu, le manque de variété des zones de combat ou la linéarité quasi-totale de l’expérience, mais le constat est clair : j’ai fini le jeu en normal, et j’ai foutrement envie de me le refaire en difficile en attendant la sortie de la suite (plutôt costaud de la part d’un jeu qui m’a avant tout accroché sur l’ambiance). Parce que c’est un plaisir de lancer le jeu, de se faire happer par l’histoire, les décors, la musique et de se mordre les doigts régulièrement suite à des choix de dialogues faits trop rapidement, sans avoir mesuré la conséquence de ses actes.
Après les premiers combats, je m’étais fait la remarque que les personnages ne mourant pas au combat mais étant simplement absents sur blessure, la seule difficulté viendrait de la nécessité de bien répartir le temps de combat entre chacun d’entre eux pour avoir un groupe homogène (de plus, l’xp se calculant sur le nombre de victime de chacun des héros, il faut savoir gérer qui donnera le coup fatal pour éviter les écarts qui peuvent vite grimper en faveur des archers).
Que nenni, puisque de simple choix de dialogues habituent très vite à la perte de personnages auxquels on commençait à s’attacher. Ceci dit, leur nombre reste assez élevé, et certains d’entre eux qui semblaient avoir une personnalité qui méritait un développement important sont un peu mis de côté. Mais c’est vraiment faire la fine bouche et j’ai honnêtement pris mon pied à suivre les aventures de Rook, Yver, Alette et compagnie.