"Cher Journal,
Aujourd'hui, Isaac est mort. 15 fois. Tué par des araignées, des mouches, des vers ou encore par une bombe. Encore.
Tout cela à commencé avec sa mère. Alors que Isaac n'est qu'un enfant d'à peu près 4 ans, elle passe son temps devant la télé à regarder des émissions chrétiennes depuis que son mari les a quittés. Il faut dire qu'elle n'a plus toute sa tête, elle entend des voix qui se présentent comme étant celles de Dieu. Et cela à plusieurs reprises. La première fois, ces voix disaient que Isaac n'était pas pieux, il fallait l'enfermer. La deuxième fois, elles disaient que Isaac n'était toujours pas pieux, alors il fallait lui confisquer tous ces jouets en le maintenant enfermé. La troisième et dernière fois, elles donnèrent l'ordre de purifier l'enfant par le sang, poussant Isaac a se réfugier dans la cave, foyer des aventures de l'enfant pour sa vie."
Voici pour ce qui est du point de vue scénaristique. The Binding Of Isaac nous propose une relecture trash et "moderne" du passage biblique du sacrifice du fils d'Abraham, un des sauveurs. Ce scénario est expédié en 40 secondes -montre en main- dans une cinématique passable dès le démarrage du jeu, sans aucun menu.
Au point de vue graphique, le jeu est fait avec un moteur flash, certainement le même que pour les autres jeux des développeurs, Meat Boy en tête. Il présente son lot de bugs mais il est assez fluide, si votre bécane n'est pas un Macbook d'avant 2007, mais le moteur, dû au flash, est quand même assez instable, et chaque fin de salle aux derniers niveaux peuvent mettre un coup à votre pc, ce qui est assez problématique quand vous tombez sur un boss.
Au niveau du gameplay, on a ici un choix assez simple, deux croix directionnelles, une pour les larmes, et une pour le mouvement du personnage, ce qui fait que vous pouvez aussi bien esquiver que tirer en même temps sans aller vers le danger. Vous avez aussi un bouton pour votre pouvoir spécial, lié à vos objets et un bouton pour lâcher une bombe. Et je dis bien lâcher, hein, la bombe restera au même endroit, pouvant vous tuer si vous ne bougez pas. Vous avez aussi un bouton pour les pilules, étant réinitialisées à chaque début de run, pouvant vous offrir où un avantage, où vous blesser et vous mettre dans la merde.
La grosse particularité du jeu, et ce qui en fait sa durée de vie, c'est son aspect aléatoire à chaque run. Certes les dispositions internes dans les salles (pop des ennemis, emplacement des pierres etc) sont les mêmes, mais vous ne savez jamais combien d'ennemis vous allez avoir derrière la porte, ni comment la pièce sera, comme dans tout bon Rogue-like qui se respecte.
Au fur et à mesure des runs et des succès que vous gagnerez -et donc par conséquent des actions que vous ferez- vous allez débloquer des objets et des personnages qui modifieront chaque partie et votre style de jeu (vous allez jouer plus bourrin si vous avez plusieurs item qui vous confèrent un DPS élevé et si vous avez plus de coeurs que d'habitude par exemple). Vous pourrez gager des objets dits actifs, qui modifient à coup sûr une stat, et des items dits passifs, qui feront démarrer les boss avec un malus de vie par exemple ou une chance de drop des pièces ou des clés accrue.
Dans ses symboliques, le jeu est dérangeant, nous parlant déjà de fanatisme religieux - ce qui aura d'ailleurs condamné la version 3DS du jeu - et nous proposant la vision de plein de choses par un enfant, dont la sexualité et tout ce qu'elle accompagne, ainsi, nous verrons un boss parfois en forme de pénis, ou un des niveaux les plus durs nommés Utero.
The Binding Of Isaac est donc un rogue-like avec une difficulté assez élevée, ainsi ne vous attendez pas à battre Mom ou un des boss finaux dès les 4 premières heures de jeu, comme dans la refonte du jeu, BoI : Rebirth, et un scénario pouvant être matière à de multiples interprétations, aussi bien religieuses que sociales, dans un univers paraissant enfantin mais plus proche d'une version vidéo-ludique d'un Begotten