The Binding of Isaac: Rebirth par KhanaeLeff
La première version de Binding of Isaac est un des jeux qui a relancé les titres indépendants et l’intérêt pour les joueurs du procédural, aux côtés de Rogue Legacy ou Risk of Rain. Donjons aléatoires, objets aléatoires, boss aléatoires et pourtant, le skill (i.e. ~ compétences, techniques) que chaque joueur devra déployer deviendra une nécessité.
Prélude
Isaac vivait heureux avec sa mère. Il jouait tranquillement pendant que sa génitrice, fervente croyante, regardait des émissions religieuses à la télévision. Quand soudain, elle se mit à entendre une voix … celle de Dieu! Celui-ci souhaite un sacrifice de sa part pour prouver sa foi et c’est sur ce pauvre Isaac que ça va tomber. Il se réfugie alors dans sa chambre et découvre une trappe sous le tapis, qui mène à la cave. Et c’est à partir de ce moment que vous prenez le contrôle du gamin pleurnicheur, qui, le pauvre, va en voir des horreurs!
En effet, The Binding of Isaac : Rebirth est recommandé à un public très averti, le jeu ne se retenant pas d’aborder des thèmes sensibles: la religion, la scatophilie, la sexualité, l’enfant battu, l’inceste et bien d’autres encore. Un programme bien cynique en perspective. De plus, la narration est laissée au libre cours du joueur. Chacun aura son interprétation. Plus vous jouerez, plus vous débloquerez d’éléments de l’histoire, jamais narrée, toujours sous-entendue.
Petite séance de rattrapage pour ceux qui n’ont pas joué au premier opus.
En une vue du dessus, fausse 3D isométrique, et en hommage à The Legend of Zelda, premier du nom, le but est de s’engouffrer de plus en plus profond de la cave pour échapper à la mort … tout en la bravant! Les ennemis sont nombreux, diversifiés et sont de plus en plus méchants au fur et à mesure de la progression. Votre arme? Les larmes d’Isaac qu’il projette, tel un bon vieux jeu de shooter. Vous gagnerez en puissance en battant les boss, en recherchant les salles dorés ou encore en gagnant du stuff (i.e. ~équipement) à la loterie. En terminant le jeu une première fois, lorsque vous avez battu le premier boss, vous débloquerez de nouveaux niveaux. En les finissant à leur tour, d’autres ajouts feront leur apparition. Presque chacune de vos réussites ou trouvailles rendront accessible de nouveaux objets, ennemis, boss, salles, fin du jeu. Toujours plus de contenu, donc toujours plus de difficulté!
Mais “Rebirth”, c’est la suite?
Non! Rebirth n’est pas une suite, il s’agit presque d’un portage. En effet, la version Flash du premier épisode était très bonne, quoi que buggée et limitait beaucoup les possibilités des développeurs. Avec cette nouvelle mouture, Isaac gagne en fluidité et perd de nombreux bugs (je n’en ai toujours pas trouvé au bout d’une cinquantaine d’heures de jeu). Mais alors, pourquoi repayer 15€ pour le même jeu? Car Rebirth, c’est Isaac 1 + son DLC (Wrath of the Lamb) + encore de nouveaux objets, ennemis, boss, situations… Et le prochain DLC est déjà sur les rails! Tellement de contenu qu’il faut une réelle connaissance encyclopédique des objets ET des ennemis pour franchir les différents paliers.
Isaac étant contrôlé avec les touches ZQSD et les larmes par les flèches directionnelles, les objets peuvent parfois modifier le gameplay en profondeur: Les bombes vont obligeront à ne pas rester trop près d’un ennemi, les lasers à attaquer à très grande distance, tandis que les mouches ou le couteau vous obligeront à rester à quelques millimètres de tout amas gluants à l’instinct meurtrier. Mais bien sur, il n’y a pas forcément moyen de changer. Les objets passifs sont également de retour, afin d’apporter des bonus à votre petit personnage: réduction de la vie des boss, probabilité de trouver des clefs ou des coeurs etc, etc. Les familiers sont encore plus nombreux, et on se retrouve parfois aux commandes d’une petite armée avec nous.
Avec autant de possibilité de devenir plus fort, ce n’est pas pour autant que le jeu vous fera de cadeau. En effet, votre orgueil vous poussera souvent à jouer comme un bourrin et à prendre de nombreux coups, vous amenant malgré vous au “Game Over” fatidique. Et là, il faut tout reprendre à zéro!
Les challenges sont toujours aussi diversifiés, vous imposant ainsi les objets au début du parcours. Passionnant!
Un chronomètre, grand absent du premier opus et maintes fois demandé par les joueurs, est également présent pour les fanatiques de speedruns comme moi, afin de terminer les niveaux le plus vite possible. Un code “seed” est présent, qui correspond à la map qui a été générée aléatoirement, que vous pouvez envoyer à vos amis et ainsi pouvoir vous comparer grâce au chronomètre, faute de leaderboard actuellement.
Un mode multijoueur, en local seulement (pour l’instant on l’espère), a été implémenté. Ainsi, un second joueur à la manette vous délestera d’un coeur de vie pour être à vos côtés. Et à deux, l’aventure prend encore une tournure différente.
Petit plus également, la possibilité d’avoir 3 progressions différentes (car les objets et les niveaux se débloquent différemment) et la possibilité de sauvegarder en milieu de partie. Le Game Over, effaçant votre partie, bien entendu, il n’y a pas de repêchages!
Graphiquement, l’aspect pixélisé rend le jeu plus cartoon malgré les thématiques. Les objets récupérés en cours de chemin seront, pour la plupart, visibles directement sur votre personnage, assez amusant. La bande-son est assez punchy mais qui, à mon avis, peut être vite coupée pour rajouter une musique d’ambiance plus adaptée, mais c’est à chacun d’en juger.
Autant de contenu et de travail, cela vaut le détour! Un véritable coup de coeur!