De Isaac Newton à M. C. Escher.
Le jeu commence avec un personnage endormi sous un pommier. A nous de jouer avec ce qu'on nous présente dès lors comme un élément de gameplay central, la capacité de pivoter les tableaux de jeu et influer sur la gravité. Après quelques légères secousses et fruits qui tombent à côté, vous réussissez par la force du mashing des gâchettes de votre manette à faire tomber une pomme sur la tête de celui qui sera le protagoniste de The Bridge.
Le jeu, avant même de briller par ses puzzles se démarque avant tout par sa direction artistique torturée inspirée des oeuvres de M. C. Escher. Bien que tout se passe au coeur de la maison du héros, le choix du monochrome et le caractère sinistre des éléments présentés ne sont pas des plus rassurants et promettent un sort bien funeste à notre protagoniste qui semble en proie aux délires les plus fous.
Les puzzle au coeur de l'expérience
Le concept est simple. Un tableau, un point de départ, une porte de sortie. A vous de tourner et retourner l'écran jusqu'à vous échapper en essayant d'éviter les obstacles mortels se mettant sur votre chemin.
Bien que le jeu apporte une mécanique pour remonter le temps (inspiré de Braid) courir jusqu'à la sortie est rapidement proscrit puisque les stages de The Bridge font intervenir des portes scellées par de multiples verrous qui ne s'ouvrent qu'à l'aide de clefs solidement retenues par des chaînes... au plafond ! Car le principe de ce titre est bel et bien de nous obliger à manipuler la gravité en faisant pivoter notre environnement à 360° dans le but de rendre l'inaccessible accessible.
Outre la notion de poids et de gravité, il faut aussi prendre en compte la perspective, les niveaux jouant presque toujours sur les pièges visuels pour nous embrouiller l'esprit. Ainsi, un level design en spirale pourra facilement nous entraîner dans le vide tandis qu'un enchevêtrement de poutres et d'escaliers aura de quoi faire tourner la tête au joueur le plus concentré. Indispensables pour déverrouiller les portes, les clefs sont souvent protégées par des boulets au contact mortel, et les atteindre exige toujours un timing très précis.
Votre tolérance à la difficulté déterminera votre appréciation du titre.
Il faut s'assurer d'être patient et zen pour jouer à The Bridge, et ce malgré la générosité des développeurs qui ont eu la gentillesse de nous offrir un rewind illimité en cas d'échec. Autrement dit, la mort ou la perte d'une clef ne sont jamais dramatiques puisqu'on peut à tout moment revenir en arrière, rembobiner les dernières secondes de jeu comme si elles n'avaient jamais eu lieu. Et pourtant, il y a moyen de passer des heures dans les puzzles de The Bridge tant ces derniers font preuve de sadisme dans l'exigeance du timing et dans la complexité des méthodes de résolution imposées.
The Bridge fait en effet partie de ces jeux dont les stages peuvent s'avérer extrêmement difficiles à boucler alors même qu'on en connaît la résolution.
Les points positifs :
- Du déjà vu mais inventif !
- Les tableaux d'une grand beauté artistique qui ne se répètent jamais
- Les puzzle millimétrés, sadiques mais encouragent la créativité
- La D.A folle
Les points négatifs
- Contenu maigre
- Pas toujours très intuitif dans ses mécaniques
- Ambiance sonore pas géniale