Le nouveau « Survival horror » dans l’espace

Étant un fan du genre survival horror et également de la trilogie Dead Space (en tout cas le 1 et le 2 puisque le 3 est une purge ayant pris un virage coopératif action), j’attendais donc beaucoup de ce Callisto Protocol.

S’il y a bien un style de jeu qui ne m’a pas lassé au fil des années c’est bien celui-ci. Et pourtant ce jeu a réussi ce que je pensais impossible. Le studio à l’auteur de ce titre catastrophique est pourtant composé de vétérans et d’anciens d’EA ayant bossés sur les Dead Space, et pourtant ils n’ont ni les codes du genre, ni compris ce qui avait fait le succès de leur ancienne franchise.

Bon déjà j’ai commencé par mettre le jeu en sécurité maximale (soit la difficulté la plus haute) étant un fan maladif de la série des souls et des difficultés abusives dans les jeux vidéos (sentiment de satisfaction, challenge etc). Et lorsque l’on fait un survival en difficulté max on s’attend à devoir économiser ses munitions car chaque balle compte ; à devoir jouer le plus safe possible car les trousses de soins sont presque inexistantes. Et bien rassurez vous ce n’est pas le cas ici.

Je n’ai jamais manqué de munitions (j’en ai même jeté par manque de place dans l’inventaire), et pour la santé c’est pareil mis à part que les ennemis tue en deux coups rien n’est difficile. Oui parce que les ennemis ont beau tuer en deux coups il faut en vouloir pour se faire toucher. Le système de combat au corps à corps est d’une simplicité absolue, pas besoin d’avoir les bons timing d’esquive, il suffit de garder son joystick en permanence à gauche puis à droite pour la seconde attaque. Les animations se comptent sur les doigts d’une main et les combos sur un seul doigt. Et ça c’est dans le cas où vous n’avez qu’un seul ennemi à affronter puisque dès qu’ils sont plusieurs les choses deviennent encore plus amusantes. Soit les ennemis tapent tous en même temps et c’est incompréhensible (caméra dans les murs + des esquives aléatoires) bref un sacré bordel qui pourrait effectivement rappeler le cauchemar des jeux survival horror des années 90.

Avant de justement parler de « l’horreur » je tiens absolument à faire une mention spéciale au level design du jeu qui est tout bonnement catastrophique. Mise en situation : un couloir à gauche, un couloir à droite l’un des deux mène à un coffre secret renfermant des munitions dont vous ne savez déjà plus quoi en foutre tellement vous en possédez, et l’autre mène à la suite de l’histoire. Voilà le résumé de la première moitié du jeu. Ensuite on en vient à de l’action debile encore et encore sans grand intérêt mis à part le côté viscéral et les graphismes qui sont pour le coup au rendez-vous, ça n’en fait pas pour autant un bon jeu.

A présent, il est important de conclure cette critique par la notion d’horreur qui est en effet présente que ce soit dans les animations de mort du personnage ou dans le système de combat (aussi mauvais soit-il). Cependant ce que le studio n’a pas compris c’est que ce qui crée de l’horreur, de la peur et même de la détresse à certain moment c’est justement le fait de ne pas savoir ce qui nous attend, c’est le fait d’avoir un gameplay rigide à la Resident Evil, c’est le fait d’avoir peur de manquer de munitions, de ne plus avoir de vie pour le dernier boss. Ce n’est pas le fait d’avoir des screamers que l’on connaît par cœur. L’horreur se dégage naturellement si le dosage est respecté, mais ici tout se ressemble et rien ne se crée.

J’aurais préféré faire une critique positive de ce jeu car j’en attendais beaucoup, mais ça ne sera malheureusement qu’un jeu générique de plus plié en 8h que j’ai faillit abandonner en cours de retour tellement je m’ennuyais. En tout cas si vous cherchez de la survie et de l’horreur changez de destination, il n’y a rien pour vous sur la planète Callisto.