The Curse of Monkey Island
8.1
The Curse of Monkey Island

Jeu de LucasArts (1997PC)

Mon premier, et seul, contact avec The Curse of Monkey Island (CoMI) date suffisamment (plus de 15 ans) pour que les effets néfastes du temps sur ma mémoire aux capacités très limitées se fassent ressentir. La re-sortie officielle sur les stores numériques, suivie dans la foulée de l’ajout de la VF, représentait donc l’opportunité parfaite pour se replonger dans le 3ème opus d’une série qui m’est chère.


Pour commencer, la 1ère chose marquante, et ce dès l’intro du jeu, c’est que nous ne somme pas devant une ‘vrai’ suite à proprement parler. Guybrush, Elaine et LeChuck sont bien là, mais plus tout à fait les mêmes. Leurs caractères, leur personnalités, apparaissent différentes. C’est surtout visible pour Elaine qui perd beaucoup en charisme (mais que l’on ne voit au final que très peu). Le ton et la réalisation sont plus cartoon également. Une chose qu’il faut bien garder en tête ici, c’est qu’on est devant une autre vision de Monkey Island, un univers parallèle avec une version alternative des personnages que l’on connaît. Ce n’est cependant pas foncièrement une mauvaise chose. Ron Gilbert n’étant plus aux commandes de cet épisode après son départ de Lucas Art, et vu la fin mystérieuse de Monkey Island 2 dont seul son progéniteur détient les réponses, proposer une vision d’auteur différente de l’original paraît un exercice moins casse-gueule que d’essayer de marcher dans les pas de Ron Gilbert ce qui mènerait à proposer un ersatz, une pâle copie, du Monkey Island original. Et dès le départ, Curse of Monkey Island est très clair sur ses intentions.


Voilà, une fois ce postulat de départ accepté, on peut maintenant profiter correctement de CoMI. Et justement, dans son style, CoMI est une franche réussite sur la majorité de ce qu’il propose. Drôle, beau et loufoque à souhait, le jeu est dans l’ensemble un plaisir à parcourir. Dans la tradition des P&C Lucas Art vieille école, les 2 principales zones de jeu de CoMI (Puerto Pollo et L’ile du Sang) sont plutôt larges et demandent de résoudre différents objectifs en parallèle. Évidemment, dans ce genre de Point and Click (P&C) il est toujours important de garder en tête ces objectifs sous peine d'être vite perdu, mais CoMI propose pour la plupart de très bonnes énigmes, ayant souvent du sens dans la logique interne au monde de Monkey Island, et fait d’ailleurs un très bon job dans ses dialogues ou dans les réactions de Guybrush pour vous suggérer la marche à suivre. ‘Souvent’ car on n’échappe malheureusement pas à certaines énigmes tarabiscotées qui vous feront dire ‘comment j’étais censé trouver ça !’. La dent en or de Barbe Blonde, le déguisement d’El Pollo Diablo, ou le parapluie et le moulin (sachant qu’il faut déjà avoir eu l’idée de récupérer ledit parapluie de façon détournée sans vraiment savoir pourquoi).

Le jeu marque aussi le retour du duel d’insultes calé dans un mini jeu entre les 2 actes principaux du jeu. Plutôt sympa, même si la version française des insultes me parait un peu douteuse.
Au final, seule la fin de l’aventure, divisée en 2 parties, parait un peu expéditive. C’est également là que CoMI essaye tant bien que mal de raccrocher les wagons avec la fin de Monkey Island 2, ce qui non seulement n'était pas nécessaire (voir mon intro), mais en plus donne lieu à une explication inutilement compliquée et surtout à une séquence des plus étrange avec un Guybrush enfant au design disons… dérangeant.


Rien de suffisamment méchant pour venir gâcher le plaisir cependant.
En parlant de plaisir, on retrouve ici un Stan en grande forme, dont le séjour en cercueil l’a ouvert à une nouvelle vocation : vendeur d’assurance vie. Lady Voodoo est évidemment également de la partie, ainsi que le cannibale LemonHead.

Mais surtout CoMI introduit de nouveaux protagonistes, comme votre nouvel équipage composé d’ex-pirates devenus coiffeurs, mais surtout le plus iconique de tous, Murray, le crâne démoniaque essayant désespérément de terroriser le monde. Difficile sans bras ni jambes.


En bref, CoMI n’usurpait pas le bon souvenir que j’avais du jeu. Beau, plaisant et drôle, il est un excellent, bien qu’imparfait, P&C tant dans ses dialogues que dans ses énigmes. Au final, le seul prérequis sera pour les fans des opus originaux signés Ron Gilbert (dont je fais parti), de se mettre dès le départ dans le crâne qu’il ne s'agit pas d’une suite, mais d’un spin off, ou d’une série différente.
Et tout ira bien.

CactusSinger
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le 1 août 2018

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CactusSinger

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