Soyons honnêtes, la seule raison pour laquelle j'ai fini par acheter The Division, c'est de le voir un peu partout, sur de nombreux streams, sites. Et finalement, ayant été convaincu par des titres au gameplay semblant - de loin - similaire (comme Watch_Dogs), j'ai fini par craquer pour ce qui semblait, sur les streams, être un bon jeu. Un bon jeu avec un scénario relativement passable, une ville dont la population a été touchée par un virus extrêmement meurtrier, laissant une sorte de champ de ruine - où les États-Unis font appel à leur dernière force, la Division, pour essayer de sauver la ville et de la rendre, de nouveau, humaine.
Au niveau de la manière dont le jeu se joue, il s'agit d'un jeu de tir à la troisième personne avec la possibilité supplémentaire de se servir de différents obstacles comme «abri», avec un certain nombre de compétences permettant d'augmenter ses dégâts, sa résistance, ou de se soigner. L'idée étant de rapprocher ce jeu de tir à la troisième personne d'un RPG. L'idée est bonne, la réalisation l'est un peu moins : la manière dont les touches de la manette sont réparties, on se retrouve bien trop souvent à sortir de son abri lorsqu'on voulait simplement rejoindre un autre, ou se retrouver coincé à un abri alors que l'on faisait une roulade pour s'extirper rapidement d'une mauvaise situation.
Il est possible de personnaliser son équipement : les armes disposent d'un certain nombre de modifications, les armures sont nombreuses et offrent des bonus assez diversifiés mais restant dans le commun des autres jeux de rôles et hack'n'slash. Dégâts pour un certain type d'arme, chance de coups critiques, dégâts des coups critiques, tous les grands classiques y sont.
À partir d'un certain niveau est débloqué l'accès à la Dark Zone, sorte de zone à moitié PvE (joueurs contre environnement), à moitié PvP où les équipements trouvés sur le cadavre des ennemis ne pourront être obtenus que lorsqu'un hélicoptère viendra vous chercher. Or, dans cette zone, tout est permis pour vos compères de la Division : n'importe qui pourra s'amuser à vous tuer, et à piquer l'ensemble des équipements que vous aviez durement obtenus dans la partie PvE de cette zone. Mais il faut alors savoir que n'importe qui pourra alors leur tirer dessus sans nouvelle riposte. Une prise de risque qui peut s'avérer, ou non, payante. Le concept est intéressant, et il fonctionne par ailleurs bien.
Mais le plus gros problème dans The Division, ça sera d'arriver à ce niveau nécessaire pour la Dark Zone. En effet, le jeu semble avoir été prévu pour que toutes les missions soient réalisées à quatre joueurs : il n'y aura donc pas de souci si vous jouez avec des amis réguliers et que vous montez en niveau tous ensemble. Le point noir est pour le joueur plus occasionnel, ou pour le joueur dont les amis souhaitent jouer à d'autres types de jeux (et qui voudrait pour autant explorer la Dark Zone) : le matchmaking vous lance dans des missions sans faire de vérification préalable que votre équipement - et celui des autres joueurs - soit adapté, et vous lance dans les missions en groupes incomplets. L'équipement est par ailleurs un grand problème, car ce que vous trouverez lors des missions ne suffira pas à tuer les ennemis en un temps acceptable ou du moins similaire aux autres jeux de tirs, en l'état. Attendez vous à lancer jusqu'à dix tirs pour tuer un ennemi de base (et une centaine de tirs pour un ennemi de niveau élite). Tous ces éléments pris en compte, les missions deviennent vite très lentes, et particulièrement frustrantes. D'autant plus que, sur PS4, les temps de chargements des missions après l'utilisation du matchmaking peuvent atteindre la minute - et si l'on tombe sur un groupe qui n'a pas le niveau ou l'équipement nécessaire, c'est d'autant plus frustrant.
Et c'est bien là d'ailleurs le problème général du jeu : il propose de bonnes idées, réalise presque correctement son gameplay, mais la touche finale est aussi mauvaise que celle de Diablo 3 avant son extension : la montée en niveau est rébarbative, les équipements obtenus pendant celle-ci ne suivent pas votre progression, et le jeu ne propose pas assez d'options pour vous aider à jouer. C'est dommage, car The Division regorge pourtant d'idées intéressantes.