Dwemer un jour, Dwemer toujours
Refuser de reconnaître que Morrowind a été, dans le contexte de son époque, le meilleur JDR jamais sorti, c'est d'office refuser le titre de connaisseur en matière de jeux vidéo.
Graphiquement, on est emballé, c'est un peu carré sur les bords, mais on est tellement heureux de se retrouver dans un open world gigantesque avec des environnements tous plus variés les uns que les autres, avec un bestiaire pas forcément gargantuesque mais clairement convaincant (pour une fois qu'on a droit à autre chose que des loups et des araignées d'un bout à l'autre d'un jeu...). Tout est exploité, air, terre, mer, grottes, montagnes, villes, villages, catacombes, orées, désert, on ne sait plus où donner de la tête.
Scénaristiquement, la quête principale n'est pas la plus exceptionnelle qu'on ait pu voir jusqu'à présent, mais on peut quand même admettre que tout est très bien écrit et que l'histoire ne se contente pas d'aller nous faire cherche un objet pour le ramener à son propriétaire: tout un ensemble d'enjeux sont pris en compte, politique et éloquence, violence et force, fourberie et furtivité. Il y en a pour tous les goûts et on ne s'ennuie pas. Les factions annexes quant à elles sont tout aussi intéressantes, ayant des convictions et des leaders hauts en couleur.
La jouabilité, peut être le point le plus faible pour Morrowind, est quand même innovante pour son époque. En effet, un jeu de rôle qui peut se jouer en FPS ou TPS à l'envi, c'est plutôt sympa. On abandonne vite l'idée de se battre à la troisième personne malgré tout, faute de précision des coups. L'idée d'avoir une touche pour parer et une touche pour attaquer est simple et efficace, mais on regrette de ne pas vraiment pouvoir faire usage de la magie au combat ou des armes si on joue plutôt un mage. C'est parfois laborieux dans les déplacements également, la map étant tellement grande que pour rejoindre les objectifs il faut parfois s'armer de patience (du moins les objectifs qui ne sont pas directement desservis par les "taxis" du jeu).
La Bande-son est à l'inverse probablement le meilleur atout de Morrowind une fois la claque scénaristique et artistique passée, tant l'univers est porté par le thème du jeu. Rien qu'en lançant le jeu, quand on voit le menu principal s'afficher, on a compri qu'on aura affaire à du très très lourd. Et ça se confirme au fur et à mesure du jeu, toutes les musiques sont justes et légères. Au bout d'une dizaine d'heures de jeu, j'étais moi-même en train de fredonner devant mon PC, c'est dire l'immersion. Les phases de dialogues sont parfaitement crédibles en V.O, et acceptables en V.F.
Après tous ces détails, on peut se poser la question de la durée de vie: mais combien de temps vais-je profiter de ce chef d'oeuvre ? Eh bien longtemps mon gars, longtemps ! Si on additionne toutes les factions secondaires à la quête principale et toutes les quêtes annexes, et toutes les quêtes cachées (Morrowind est le seul jeu où j'ai eu la possibilité de visiter une grotte caverneuse, y trouver une arme légendaire sans que ce soit lié à une quête ! des récompenses pour baroudeur, rien que ça !), on peut au moins compter une centaine d'heures en rushant. C'est tellement mieux que ses petits frères Oblivion et Skyrim. Ah...Morrowind...
Que Jiub m'entende. Amen.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.