Près de 100 heures de jeu à mon actif.
On ne va pas se le cacher plus longtemps, il est vrai que de la série principale des The Elder Scrolls, le quatrième opus était celui que je portais le moins dans mon cœur et dans mon estime. Pourtant, de mémoire, ce doit être le premier jeu de la série que j'ai découvert, bien avant que je ne me mette à ardemment adorer The Elder Scrolls III : Morrowind et que je ne découvre plus impatient que jamais le cinquième opus ; car oui, The Elder Scrolls IV : Oblivion, sorti en 2004 et développé par Bethesda Softworks, est bien le dernier opus que j'ai terminé.
Mais passé mes enfantillages puériles, qu'est-ce que ce jeu a de beau à raconter ?
Car après tout, c'est tout de même un The Elder Scrolls, donc par définition un jeu d'exception.
En effet, j'ai récemment relancé et terminé Oblivion et voilà ce que je peux enfin en dire :
P.S. : depuis Morrowind, je dois avouer que pour classer ces jeux dans un genre de la Fantasy, je suis toujours un peu embêter et ne sait que choisir entre de l'Heroic Fantasy et de la Dark Fantasy...
L'hésitation reste, pour le moment, entière.
Dans ce nouvel opus, nous incarnons un prisonnier (va falloir commencer à s'y habituer) témoin de l'assassinat de Uriel Septim, empereur de Tamriel. Nous sommes alors charger de faire respecter les dernières paroles de l'empereur et de retrouver l'héritier légitime au Trône de Rubis. Malheureusement, des portes d'Oblivion s'ouvrent un peu partout en Cyrodiil et l'invasion ne fait que commencer.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.
Très sincèrement, j'ai longuement sous-estimé ce jeu et après y avoir joué sérieusement, j'en reste absolument bouche bée. The Elder Scrolls IV : Oblivion est un jeu absolument magnifique et qui n'a rien à envier à ses prédécesseurs ; si ce n'est le titre "RPG ultime" que j'ai attribué à Morrowind mais je divague.
Comme déclaré dans ma critique sur The Elder Scrolls Legends, j'adore de tout mon être la race des Impériaux. Ce jeu se déroulant dans le berceau de l'Empire - Cyrodiil - c'est un véritable honneur et une vraie joie de découvrir cette région et d'en apprendre un peu plus sur les conquérants de Tamriel.
Pour commencer la critique et clore les éloges un peu aléatoires, démarrons par l'histoire.
On est vraiment plongé dans une course contre la montre (déclaration plutôt métaphorique même si nous avons plusieurs passages réellement contre la montre) avec cette invasion des forces du Prince Daedra Merhunes Dagon, mais également dans cette recherche de l'héritier de la lignée des Septims. The Elder Scrolls oblige, l'histoire nous tient en haleine du début à la fin, nous régalant de quelques retournements de situations appréciables, animés par des personnages toujours aussi incroyables (mais nous y reviendrons par la suite).
Concrètement, on va passer notre temps à fermer des portes d'Oblivion afin d'étouffer l'invasion daedrique et c'est là que les petits problèmes commencent. En effet, il y a un nombre limité de portes d'Oblivion présent sur la carte, en plus de celles que nous sommes obligés de fermer pour la quête principale. Et si l'on se borne à rush la quête principale, nous condamnons les autres portes car elles disparaîtront toutes une fois la quête principale close. Ce qui peut donner ce sentiment de quête principale extrêmement courte, sensation amplifiée par l'une des grandes nouveautés de cet opus : les voyages rapides.
Plus la peine de marcher obligatoirement d'un point A à un point B comme dans Morrowind, dans Oblivion, il y a juste à découvrir une position pour pouvoir s'y rendre d'un simple clic gauche par la suite. En soit, cela n'est pas une mauvaise chose - ça demeure pratique dans plus d'un cas ; la carte du monde étant pas mal grande - mais elle tue selon moi un peu le côté RPG/immersion de ce jeu et offre donc ce sentiment d'avoir avaler la quête principale sans vraiment en avoir profité.
Présenté comme ça, on pourrait croire qu'en fin de compte, l'histoire n'est peut-être pas si appréciable que ça mais malgré ces "petits" défauts, l'intrigue n'en est pas entachée et l'on profite d'une histoire palpitante et honorable, à la découverte de la culture impériale. Et qu'en bien même, si la quête principale peut rebuter certain par cet aspect court, il n'en est absolument rien des autres innombrables quêtes, que ce soit celles des guildes qui sont à la hauteur de celles de Morrowind ou des quêtes secondaires, toujours aussi bien scénarisées et offrant bien des surprises malgré la encore une nouveauté : les indicateurs de quêtes. Il est impossible de louper une quête activée car il nous sera toujours montré l'endroit où l'on doit se rendre, où se trouve l'objet à récupérer, où est la cible à abattre... Et c'est tout l'aspect investigation de Morrowind qui disparaît dans le quatrième opus où l'on a la (possible) désagréable sensation que les développeurs nous tiennent la main, de peur que l'on ne s'égare dans leur jeu. Même si, il faut l'avouer, c'est très pratique, ça brise complétement - et pas forcément en bien - avec les épisodes précédents.
Également, un des points qui peut laisser le plus perplexe dans tout ça, c'est peut-être l'aspect choix. La liberté de choix - qui m'avait beaucoup plu dans Morrowind même si on aurait pu avoir quelque d'encore mieux travaillé - semble avoir pris un petit coup dans Oblivion. Si on a toujours cette liberté, elle est tout de même entravée : on ne peut plus tuer (volontairement ou accidentellement) les PNJs importants par exemple ; à la place, ils perdront connaissance. Ça paraît peut-être impensable, dit comme ça, de tuer des PNJs importants mais mine de rien, pour un habitué de Morrowind, ça peut facilement choquer les premières fois.
Mais de manière générale, l'histoire (et les quêtes) demeure le point fort des The Elder Scrolls, Oblivion ne déroge alors pas à la règle.
Pour ce qui est des personnages et des PNJs
Nous avons toujours la construction de personnage à la Morrowind (système tiré des jeux de rôle : on choisi notre classe, les caractéristiques et c'est parti), bien mieux intégrée à l'histoire cependant. L'inventaire est agréable à prendre en main et simple, même si on se perd un peu dans la partie réservée à la magie. La possibilité d'avoir des raccourcis au niveau de nos armes, sorts et objets est un énorme plus qui rend ce jeu bien plus fluide dans les phases d'exploration ou de combat que son prédécesseur. En gros, pour notre les fonctions entourant notre personnage, rien à signaler de très important - on demeure approximativement sur la même longueur d'onde qu'avec Morrowind à un détail près cependant : l'esthétisme, mais on en reparlera un peu plus tard.
On arrive donc à la meilleure, et ce de très très loin, partie de ce volet : les PNJs.
Ils sont tous, absolument tous sans exception, légendaires ! Grâce, avant tout, aux dialogues. C'est complétement hasardeux mais c'est tellement bien agencé que les dialogues entre PNJs sont délicieux à souhait. Il me serait impossible de vous dire avec précision le nombre de fois où je me suis esclaffé à la suite d'un échange entre deux citoyens. Il en va de même quand ils s'adressent à vous. Ces phrases lancées aléatoirement et le génie du doublage font de ces PNJs les meilleures de toutes la série. On ne saurait faire mieux, c'est impossible !
Oblivion prend réellement tout son sens grâce à eux.
Pour ce qui est des graphismes, là, il y a deux chapitres.
Tout d'abord, le jeu. Il est beau. Bien plus beau que Morrowind et il faudrait vraiment le faire exprès pour faire plus moche (même si, une fois de plus, je trouve les graphismes du troisième jeu vraiment sympathiques). Très colorées, les villes sont impressionnantes, offrent de nombreuses quêtes et détails. La faune et la flore sont également très réussites. Le bestiaire est important même je l'ai trouvé moins conséquent que celui de Morrowind. En bref, le jeu de base est beau et complet au possible.
Et là, on arrive aux personnages. Si Morrowind possédait un panel de PNJs qualifiés de "affreux" par la communauté, objets de mèmes sur les internets, je ne peux pas m'empêcher de penser que ceux de Oblivion les rejoignent de très près sur le podium. Ils ne sont pas (tous) laids au possible, disons qu'ils sont très particuliers. Une sorte de transition entre les têtes un peu cubiques de Morrowind et les visages plutôt réalistes de Skyrim.
Durant la création de notre personnage, il nous est possible de créer une véritable abomination tant les choix sont exagérément élevés. Typiquement, on peut très bien lancer une partie avec un Orque violet dont le visage fait dix mètres de haut pour deux de large. Et question immersion, passé le moment de rigolade ou d'épouvante, ça s'arrête là...
Personnellement, cela ne me dérange pas mais ça peut choquer certains sans grandes difficultés. Mais après tout, que serait les PNJs de ce jeu sans leurs frimousses en complémentarité de leurs dialogues farfelues. Ça a forgé leur extraordinaire réputation.
Les combats à présents. On a arrêté le système à la Morrowind pour offrir quelque chose de bien plus fluide, simple et beaucoup moins frustrant. Cette fois-ci, on touche à coup sûr si l'on est bien en face des ennemis ; bien plus simple, en effet. Plus de lancer de dés pour savoir qui réussit ses coups et avec quelle intensité. Cela doit être la plus grande amélioration de ce jeu. Même si on peut chipoter en déclarant qu'à un certain niveau de difficulté, les ennemis ont des statistiques de combat complétement abusées.
Et enfin, The Elder Scrolls oblige une fois de plus, la musique qui, une fois n'est pas coutume, est absolument divine. Jeremy Soule nous offre encore une fois une plaisir auditif sans pareil. D'autant plus qu'il nous offre bien plus de titres à écouter (plus d'informations sur le soundtrack ici) !
Et tout comme avec Morrowind, je pense sincèrement que toutes les erreurs, petits défauts de ce jeu sont largement pardonnés grâce au talent de ce compositeur de génie.
The Elder Scrolls IV : Oblivion donc.
Je le confesse, je regrette amèrement avoir eu autant de mauvais préjugés vis-à-vis de ce jeu et de l'avoir laissé prendre la poussière et les toiles d'araignées trop longtemps dans ma bibliothèque. Pour me faire pardonner, je recommande chaudement ce jeu. Pour son histoire, toujours aussi extraordinaire, pour ces paysages et sa Tour d'Or Blanc (donc la Cité Impériale par extensions), pour ces PNJs tout bonnement délicieux. Un excellent jeu qui nous fait croire, espérer en un prochain opus plus fantastique encore.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !