Oblivion en version finale
Oblivion était très bon, mais il fallait le modder assez lourdement pour le rendre meilleur et lui donner cette touche réaliste qui manquait cruellement (en partie à cause de la casualisation issue du portage multi-supports PC/Consoles).
Avec Skyrim, tout est plus réussi dès le départ.
Bien sûr, il vaut mieux greffer quelques mods pour rendre l'expérience encore plus agréable (notamment au niveau visuel ou pour améliorer l'interface), surtout quand on voit la grande facilité apportée à tout ça grâce au fameux « Steam Workshop » : plus besoin de bidouiller les fichiers du jeu, on clique sur ce qu'on veut activer dans Steam, et hop, roule bouboule !
Alors je ne vais pas rappeler ici le concept du jeu ni le scénar (les tests dans la presse sont là pour ça), donc passons directement à mon analyse du jeu :
Pour commencer, il est vrai que beaucoup d'éléments de simplification sont à déplorer.
Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que Skyrim a été pensé « RPG action-aventure » dès le départ dans sa conception. Ce n'est définitivement pas un « RPG Hardcore ».
Alors oui, on peut regretter de ne pas avoir un RPG hyper pointu, réaliste et exigeant (ce qui devient rare dans notre paysage vidéo-ludique), mais une fois qu'on a compris quel genre de jeu est Skyrim, qu'on l'a intégré et accepté, c'est du tout bon.
Car Skyrim est un excellent RPG action-aventure à monde ouvert.
Par exemple, prenons le fast travel (la possibilité de cliquer à un endroit déjà visité sur la map pour s'y rendre automatiquement).
Normalement, je serais le premier à crier au scandale et à dire qu'on devrait être obligés de se déplacer à pinces ou à cheval pour aller d'une ville à l'autre, parce que ça oblige à l'exploration, la découverte ou tout simplement pour le plaisir d'une rencontre fortuite ou d'un danger inattendu sur la route.
Mais je trouve que ce n'est pas gênant dans Skyrim, c'est même la conception intrinsèque du jeu qui rend cela nécessaire.
Vu l'architecture des missions et les allers/retours incessants que nous imposent la plupart des quêtes, je m'arracherais les cheveux si il n'y avait pas de fast-travel !
Autre exemple : on peut faire pause pendant un combat pour consulter à loisir son inventaire, changer d'armure, manger des pommes et reprendre le combat.
Sacrilège pour tout amateur de RPG digne de ce nom, cette pratique n'est pas choquante lorsqu'on considère que c'est, je le répète, un RPG action-aventure.
Toujours au chapitre de la casualisation qui ne porte pas préjudice au jeu, il est à noter que l'on peut vraiment orienter son personnage comme on veut (peut-être un peu trop).
Inutile de se maudire parce qu'on a choisi un magicien alors qu'on voudrait finalement se lancer dans le corps à corps au bout de quelques heures de jeu.
Le personnage n'est pas enfermé dans une classe précise.
Et pour un RPG action-aventure, c'est un choix intelligent de la part des développeurs.
Par exemple, je m'éclate à jouer un magicien qui balance des murs de feu et d'éclairs mais qui peut dégainer un katana et un bouclier (voire deux katanas, un dans chaque main).
D'un point de vue technique, je ne vais pas paraphraser mes collègues de la presse vidéo-ludique, mais juste rajouter que oui, c'est sacrément beau, même si la claque visuelle est moins forte que lors de la découverte d'Oblivion en son temps.
Ceci étant, la version PC est propre, jolie et très soignée.
Quelques mots sur le scénario de la quête principale : c'est sympa mais je n'ai rien vu d'extraordinairement prenant.
De même, la multitude de quêtes annexes sont plus ou moins réussies et globalement, le niveau est au-dessus d'Oblivion.
En revanche, les personnages, dialogues, commerçants et NPC en général ont toujours un aspect un peu mécanique (mais cela est malheureusement valable pour un grand nombre de jeux, tous styles confondus).
Les combats, eux, sont presque jouissifs.
Ca saigne (encore plus avec un mod approprié), c'est violent, les corps et les têtes volent, et les finishs moves apportent une touche de spectacle en plus.
La magie aussi est très intéressante à jouer, elle étoffe bien le gameplay par rapport au corps à corps.
Ha oui au fait, pour ceux qui savent ce que c'est : l'auto-levelling a quasiment disparu, ouf.
Alors oui, je regrette que nous n'ayons pas affaire à un RPG Hardcore.
Mais Skyrim rempli parfaitement son contrat : c'est un RPG d'action-aventure qui a trouvé son équilibre entre jeu d'action sans prise de tête et univers riche, ambiance extra et liberté savoureuse dans un monde ouvert.
Pris comme ça, c'est de nombreuses heures d'amusement assurées (120 heures en ce qui me concerne...).
