Skyrim a tout pour plaire. Graphiquement, ce jeu est impressionnant. Les textures sont lisses et réalistes, l'univers est quasiment photo-réaliste. Ensuite, le moteur est excellent. Technologiquement, le jeu est très avancé. On a des horizons magnifiques, avec des distances marquées et une 3D assez géniale. Les interactions sont réalistes, les mouvements sont réalistes, les personnages sont réalistes, et même sans cinématiques, on atteint le sommet du réalisme, rarement atteint dans l'industrie du jeu-vidéo. Que de réalisme.
Mais alors, que reprocher à ce jeu. N'est-il pas parfait ?
Quand certains jeux vont trop loin dans leur similitude avec le cinéma, on a ici un tel éloignement par rapport à l'art théâtral, que le jeu en devient barbant.
Ce jeu est froid. Dans tous les sens du terme, Skyrim est froid.
Au bout de 50 heures de jeu, les quêtes deviennent si inintéressantes qu'on en vient à lâcher la manette, à quitter ce musée interactif pour se laisser bercer par les cinématiques d'un Batman, ou d'un Portal.
Pour les scenarios, les créateurs ne se sont pas foulés. On a une bonne centaine (en fait, je ne sais pas, il y en a sûrement des milliers, entre autres sauver le chat de madame pour avoir ses faveurs, ou bien pénétrer la 30ème grotte du jeu, toujours aussi interminable et ennuyeuse) de quêtes.
Aucun personnage n'est intéressant. Skyrim cherche tellement à être objectif, et réaliste, avec un point de vue externe et une vision à la 1ère personne avec un héros quasi-vide, qu'il en devient quelconque. Oui, quelconque. Rien n'est bien passionnant à aller parler à Cunégonde de sa liaison secrète avec Marie-André, alors qu'il y a des dragons à aller combatte et des rois à courtiser. Au fond, il y a tellement de choses à faire, tellement d'interactions qu'on s'y perd. Quand certains RPG comme fallout parviennent à maintenir un certain intérêt chez le joueur, c'est tout simplement car les quêtes secondaires sont vraiment secondaires, et ne sont en fait qu'une simple distraction pour les fans du jeu. Dans Skyrim, pour finir la quête principale, il est nécessaire de faire des quêtes secondaires.
Parlons du gameplay. On a un arsenal assez impressionnant, et des costumes typiques de chaque cultures crées dans le jeu. Malgré les problèmes de charges trop importantes, et l'épuisement extrêmement rapide du personnage, les déplacements restent assez agréables. La possibilité de monter un cheval rend le jeu plus entrainant. Cependant, les combat sont si dénués d'intérêts, si réalistes et hasardeux qu'ils en deviennent quelconques. Il n'y a pas vraiment de skill, ni de technique d'attaque.
Aussi un problème majeur dans Skyrim: l'intelligence artificielle. Plusieurs fois en jouant, j'ai du recommencer depuis la dernière sauvegarde, pour enfin comprendre qu'il fallait effectuer des actions ultérieures pour qu'un personnage avance. Ou bien j'ai dû retourner dans une grotte pour trouver le petit coeur de dragon que l'on pouvait trouver dans la poitrine d'un zombie à moitié enseveli.
Malgré tous les défauts de ce scénario, les dialogues restent très bons et assez intéressants. Comme dans beaucoup de RPG, l'intérêt du jeu reside dans ceux-ci, avec une certaine liberté dans le système de dialogues.
En 2011, vous avez le choix entre Skyrim, le RPG chiant de 200 heures qui ne vous apporteront rien d'autre que d'interminables heures de quêtes et de missions subsidiaires, ou bien Portal 2, 20 heures de pur bonheur, enrichissant et divertissant. Perso le choix est fait.