The Elder Scrolls V: Skyrim par Yupa
J'ai beau chercher, je ne trouve pas de jeu qui ressemble plus à Skyrim que la série des Farmville: une mécanique impitoyable, enrobée d'un univers rodé et rassurant dans lequel on ne peut qu'aspirer à réaliser des fantasmes profonds en y mettant pas trop d'efforts.
Voler, tuer un dragon, rejoindre une confrérie, parler à un roi. S'acheter un cheval, construire sa ferme, donner à bouffer à ses poules. Niquer la fermière, se marier à une barbare. Ramasser la pièce.
On a envie de jouer à Skyrim dès qu'on met la main dessus, par réflexe, par besoin d'aller marcher dans la neige, par envie de voir un ruisseau couler, parce qu'il reste une épée plus belle à trouver. Mais ça, le jeu vidéo arrive à le faire depuis bien longtemps, et, depuis les jeux sociaux, de façon encore plus efficace.
Il devrait donc rester aux gros RPG leur univers, leurs intrigues, leurs tactiques et stratégies de combat, de personnages... Skyrim n'a rien de tout ça. J'éprouve une honte sans borne à écouter le moindre NPC, à lire le moindre livre, en me disant que malgré la naïveté et la quasi indécence du propos, la mécanique va m'y faire revenir.
Skyrim est au fantasme ludique ce que les divers pornotubes sont au sexe. Ses NPC nous abordant en pleine ville pour nous raconter leurs problèmes de panaris ce que le visage d'un acteur, couperosé et en plein éjaculation, est à la masturbation. Dès que j'entends un NPC, dès que je lis un texte de quête, un livre, j'ai envie de crier à ce jeu de me laisser cumshotter mon dragon tranquille au lieu de m'emmerder avec le livreur de pizzas.
J'aurais aimé que Skyrim ferme sa gueule, que Skyrim ne parle pas, que Skyrim n'ait aucun texte: il aurait été mieux écrit. Il est temps que les joueurs de RPG rencontrent un jeu qui les dépucelle.