Pour bien appréhender ce jeu je pense qu'il est important de le situer dans son contexte: Sous ses faux airs de production triple A, The Last Guardian est avant tout un jeu d'auteur.
Il est réalisé par Fumito Ueda, un développeur issu des beaux arts et autodidacte en terme d'infographie assisté d'une équipe partageant d'avantage son goût pour l'esthétique que de grands talents pour la programmation.
Ceci étant dit il faut aussi rappeler que The Last Guardian n'est que le troisième jeu en près de vingt ans produit par cette Team Ico. Après avoir sorti Ico et Shadow Of The Collossus, deux jeux aujourd'hui considérés comme deux œuvres majeures du jeux video, Fumito Ueda aura mis pas loin de neuf ans à poser ses pinceaux et sortir The Last Guardian(!) devenu une véritable arlésienne.
C'est donc comme des expériences numériques et des voyages dans des tableaux que je pense qu'il faut avant tout considérer ses œuvres. C'est en tout cas avec cette idée en tête que j'ai abordé le jeu et que j'ai été malheureusement un peu déçu, je me suis surpris même quelques fois à éteindre la console en me disant «bon assez joué pour l'instant», principalement à cause de détails de gameplay qui viennent couper l'immersion dans le magnifique et inquiétant univers de l'histoire qui nous est contée.
Outre une caméra parfois capricieuse, c'est surtout la gestion de Trico qui m'aura frustré. La ou la bête aurait du être un formidable et attachant compagnon de voyage, j'ai régulièrement été gêné dans mon expérience par le comportement borné et mécanique de mon allié.
Bon par contre il ne faut pas oublier de mentionner, outre l'univers graphique magnifique qui fait tout le talent d'Ueda, l'incroyable et épique bande son orchestrale de Takeshi Furukawa. Mais tout ça n'aura pas suffi à rendre concluante cette aventure en légère demi teinte dont j'ai fait l'expérience avec ce jeu.
Pour conclure je dirais que je conseille quand même de jouer à The Last Guardian parce qu'il reste l'oeuvre d'un artiste qui aura fait le choix, peut être maladroit, d'un medium qu'il ne maîtrise pas totalement, mais qui nous offre tout de même un belle aventure, même si on en attendait plus.