C'est avec un plaisir non dissimulé qu'on se replonge dans le menu doux et harmonieux de The Last of Us, qui accueille enfin une nouvelle catégorie, Left Behind, censée apporter quelques réponses aux différents mystères volontairement survolées dans ce qui s'avère assurément, à mes yeux en tout cas, la synthèse du jeu (quasi) parfait.
Successivement, nous allons alterner entre deux moments de la vie d'Ellie, deux moments charnières dans son existence qui auront d'irrémédiables conséquences sur sa personnalité.
Le DLC se déroule donc à deux époques bien distinctes, d'un côté le remplissage de l'ellipse temporelle entre : la fin du niveau de l'université, où Joel est sacrément mal en point, et le niveau où l'indépendance et l'instant de survie de la jeune Ellie font peu à peu son apparition et lui permettent, elle aussi, de devenir une survivante à part entière.
Et de l'autre côté, en lien direct avec la magnifique scène finale (rappelez-vous des yeux d'Ellie pleins de larmes), la découverte de sa meilleure amie, la dénommée Riley qui est désormais membre des lucioles. Bien évidemment, cette partie se déroule bien avant les événements du jeu et contient, sans nul doute, les meilleurs passages avec comme toujours, cette alchimie parfaite entre ces trois facteurs qui font la magie de The Last of Us : contemplation/action/émotion.
Artistiquement et scénaristiquement parlant, le focus est centré sur la relation entre les deux jeunes filles, cherchant à s'évader psychologiquement de cette zone de quarantaine.
D'un point de vue visuel, les plus beaux environnements sont tous présents dans cette partie. Pas de tromperie sur la marchandise, les équipes de Naughty Dog n'ont pas perdu la main entre-temps et nous propose des décors toujours aussi variés et travaillés.
Entre le manège, modèle de jeux de lumières réussis, la boutique de déguisement (les clin d'oeils au jeu sont légions) où encore la salle d'arcade, véritable déclaration d'amour aux jeux vidéos, ce DLC est bien dans la lignée du ravissement visuel qu'était The Last of Us.
On retrouve la différence entre le gameplay costaud de Joel et la (relative) fragilité d'Ellie, notamment vers la fin qui concentre véritablement les passages demandant une certaine attention.
La narration est toujours aussi maîtrisée. On passe sans problème d'une période à l'autre, avec une différence d'ambiance servant à rappeler à quel point cette Ellie est différente. D'une part, la naiveté et l'insouciance d'une enfance encore proche et de l'autre, l'urgence causée par les différents drames qu'elle est en train de vivre, cherchant désespérément à sauver la dernière personne qui compte pour elle.
3 heures. C'est le temps qu'il m'aura fallu pour accomplir cette extension fort bienvenue de l'un des mes coups de coeur vidéoludiques. Beaucoup se plaignent d'un prix jugé trop excessif pour seulement 3 petites heures de jeu.
A vrai dire, je ne me permettrai pas de leur dire qu'ils ont tort mais je ne peux pas totalement leur donner raison.
Me concernant, je suis en impossibilité de raisonner de cette manière devant un tel jeu.
Certes, au moment de l'achat, on se demande toujours si ça vaut vraiment le coup et généralement, la réponse est négative.
Avec Left Behind, un DLC qui me pousse à m'arrêter plusieurs secondes devant un environnement, contempler une ambiance particulière et plus généralement, apporter une réponse à certaines interrogations que posent un jeu qui m'a marqué pendant des jours, ce serait mensonger de ma part de dire que je regrette les 15€.
Non, tout ce que je me dis, c'est que Naughty Dog m'a offert 3 heures supplémentaires, qui plus est du même acabit que celles qui composent le jeu, qui, rappelez vous, comportait une durée de vie plus que satisfaisante.
Pour toutes ces raisons, je suis bien content d'avoir fait Left Behind, un DLC indispensable pour ceux souhaitant prolonger l'expérience The Last of Us.