Le plein de super
Dès les premières secondes où l'on a le contrôle de Link, c'est la claque. Je n'étais pas sûr de prendre la Switch quelques jours encore avant sa sortie, mais j'apprécie les licences Nintendo,...
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le 15 mars 2017
80 j'aime
8
Jeu de Nintendo EPD, Monolith Software, SRD et Nintendo (2017 • Wii U)
Voilà, après 2 années d'attente, je peux enfin mettre la main sur le magot, le dernier Zelda, vendu comme le baroud d'honneur de cette bonne vieille Wii U, injustement mal-aimée. J'avais entendu parlé du fait que la version Wii U n'était pas infaillible et que le jeu avait connu des patchs. Puis des DLC apparemment sympathiques étaient parus. Au final, pour 50€ j'ai réussi à tout payer, jeu et DLC, celui-ci alors mis à jour ... bref la version ultime du jeu… Bon il suffit de ne pas aller très loin dans le jeu pour être un peu déçu : vous sortez de la caverne, vous tournez à droite et PAF ! première chute du taux d'image par secondes. Bon allez, ce n'est pas grave, je savais qu’il fallait acheter la version à 350€ pour avoir un « souffle du vent » fluide…
Commençons par les graphismes et la construction du monde : le décor est souvent juste sublime, des feuilles s'envolent, des animaux et des insectes batifolent, le vent fait son sillon parmi les herbes hautes, des braises tombent et balayent l’écran, les gouttes de pluies éclatent au sol, les ombres sont assez propres pour de la Wii U, mais l’aliasing est souvent marqué. Ce monde en cell-shading n’est pas pour me déplaire tant il me rappelle mon réveilleur du vent. Visuellement, Link a une allure androgyne assumée, au point qu’il est dommage qu’il soit qualifié de garçon dans les dialogues, laisser planer un doute aurait pu donner une petite valeur ajoutée au discours tenu par le jeu. Les personnages ont une apparence assez variée et même les PNJ plus génériques ne gênent pas. Les prodiges quant à eux sont vraiment pas mal du tout, avec ma préférence pour Riju. Enfin Zelda offre plutôt une allure d’exploratrice naturaliste que de princesse et qu’est-ce que ça fait du bien !
Du point de vue de l’univers, l’essentiel du jeu est en réalité axé sur l’exploration et pour titiller la curiosité, des points d'intérêts qui accrochent l’œil poussent à l’exploration, il y en a véritablement PARTOUT : là-bas une montagne coupée en deux, plus loin un volcan turbulent, à l’Ouest un vaste désert de sable brûlant, et bien sûr, un pseudo Himalaya, un pont gigantesque, la queue d’un poisson etc. Il est épatant même de constater que l’exploration et l’observation de l’univers, raconte autant sur ce qui s’est passé pendant 100 ans que le scénario ou le suivi des quêtes lui-même : les ruines de fermes, les épées rouillées plantées dans le sol, les hameaux qui sont désormais entourés d’arbres etc.
Le scénario est assez sombre pour l’occasion : vous vous réveillez amnésique, et il se trouve que la bataille contre Ganon, le Fléau du mal, le Titan destructeur dure depuis 1 siècle. La princesse Zelda lutte contre cet ennemi car son plan d’attaque a complètement échoué : son Héros a été battu, ses machines corrompues, ses 4 Prodiges tués par les Ombres de Ganon. Sur le morceau de terre où vous êtes, il n’existe plus que quelques petits villages de dizaines d’habitants, des relais de voyageurs et des ruines. Les machines, les gardiens, se sont dispersées, et chassent tout autour d’elles. Vous, Link, devez aller aider Zelda à « Abattre Ganon » car si elle tient bon, elle ne parvient pas à prendre le dessus. Donc… pour cet épisode, vous parcourrez un univers déchu !
Il est intéressant que le jeu donne suffisamment de liberté pour que très rapidement en réalité vous puissiez foncer au château et tenter de battre Ganon. Il est toutefois préférable de redonner aux esprits des prodiges les commandes des 4 créatures mécaniques géantes qui doivent aider à lutter contre Ganon. Il est aussi préférable de faire l’effort de faire en sorte que Link retrouve ses souvenirs. Dans l’absolu, le scénario n’est pas transcendent mais il est bien raconté, et les personnages restent attachants. Les souvenirs sont souvent très intéressants à regarder aussi.
Concernant le système de jeu, on sent que l’équipe de développement a touché à pas mal de petit RPG des années 2010, et on sait que la série des Zelda a souvent flirté entre le genre aventure et rôle. Les développeurs ont plutôt mis le curseur sur la deuxième option mais on songé à ne pas abuser des mécaniques qui auraient pu perdre… ceux qui voulaient jouer à un jeu d’aventure. Il n’y a pas de gain de niveau, toutes les armes, arcs et boucliers ont une utilisation limitée au nombre de coups donnés. On peut améliorer les pouvoirs de Link (oui parce qu’il a des pouvoirs). On peut changer le casque, le plastron et les jambières de notre héros, changements qui ne seront pas que cosmétiques et permettront d’escalader (oui parce que Link sait ET sauter ET escalader), de résister au feu, au froid, d’être rapide, discret, résistant aux éclairs etc. Il y a aussi de l’artisanat, léger, même moi je n’y ai pas été trop réticent, vous pouvez améliorer armes et armures avec les fées en apportant les bons objets et avec des rubis, vous pouvez cuisiner, faire un feu. Le jeu est globalement très riche en interaction, ce qui est agréable est de voir l’énorme synergie qu’il existe entre le ludique et l’univers dans lequel on baigne. Il est rare finalement que l’on se dise « non, ça s’est pas normal ». On a au moins l’impression et c’est assez souvent le cas, que les énigmes et puzzles se résolvent de plusieurs manières. Le jeu d’ailleurs, incite clairement à la confection plutôt qu’à l’achat, les boutiques dans les villages sont assez chiches en contenu et c’est terriblement cher ! Obtenir des rubis est nettement plus délicat qu’à l’accoutumée. Après, je trouvais que ça pouvait apporter une certaine lourdeur qu’il n’y avait pas auparavant et dont je me passais bien : avoir à faire à manger pour se soigner, au lieu de péter un vase et de récupérer un cœur…
Parce que des coeurs, oulah oui, vous allez devoir en récupérer : le système de combat est un peu bancal à mon goût. Les ennemis font soit mal, soit très mal, les dégâts sont localisés, notre palette de coups disponible est large. La gestion de la caméra est cependant rarement efficace et il suffit d’avoir un ennemi volant pour se rendre compte que ça va être ch****… Plusieurs fois, j’ai mis des coups dans le vide en pensant l’ennemi plus proche que ce que je croyais, ou parce que le verrouillage n’était pas correct et que l’urgence devait apparemment de viser le mur du fond à 350m plutôt que l’ennemi à 1m… Les dégâts que vous infligez sont parfois et étrangement risibles. Les ralentis ne seraient pas utiles à déclencher si le système était mieux rodé : pour reprendre the Wind Waker, je pense que la caméra fixait mieux et plus loin les ennemis et ça fonctionnait mieux. Par ailleurs, le fait d’avoir une épée dans le jeu est un IMMENSE avantage car Link peut prendre un bouclier. Alors… beh la majorité des armes que vous trouverez seront des armes lentes, pas costaudes, à deux mains… Par ailleurs, la version Wii U, qui rame, ce qui peut bizarrement poser de gros soucis en combat, surtout quand le jeu a le culot de nous demander un timing impeccable pour mettre un coup de bouclier et réfléchir une attaque… oui cette version Wii U… et bien figurez-vous que ça peut être TERRRRRRRRRRIBLEMENT frustrant. Pour finir, l’épée du héros… Est-ce une plaisanterie ? Elle fait mal certes, mais c’est pas non plus un monstre, et surtout, elle s’épuise et a besoin de se recharger ??? Alors il faut se cogner une énième quête interminable pour l’améliorer encore…
Si on peut s’arrêter un peu sur la quasi inutilité du cheval aussi… Chose très agréable, pour se déplacer, Link peut planer grâce à une aile qu’il déploie instantanément. Link peut se téléporter de sanctuaire en sanctuaire ou de tour en tour qui lui permettent de dévoiler la carte. Beaucoup d’espaces ne sont pas praticables à cheval… Les chevaux sont de niveaux et parfois son relous… Bref une fois la carte visitée d’un tiers … le cheval … il va pas faire grand-chose de sa vie !
Les quêtes secondaires composent la majorité du jeu en réalité. Il y a les quêtes de complétionnistes pourrait-on dire, par exemple les sanctuaires, des mini-donjons, qui permettent de récupérer en résolvant une ou plusieurs énigmes, des objets précieux et surtout 1 emblème du héros. Vous pouvez en échanger 4 pour obtenir un cinquième d’endurance en plus ou un cœur. Il y a 120 sanctuaires en tout… Et puis vous avez les noix Korogu, parsemée dans des micro énigmes amusantes logiques et rapides qui permettent d’augmenter votre capacité à transporter armes, boucliers et arcs. Je ne sais pas combien il y a en a, à vu de nez je dirais au moins 200… Les quêtes secondaires données par des PNJ enfin sont très nombreuses et consistent en des tâches plus ou moins claires ou complexes : apporte moi ça, amène lui ça, chante ça, as-tu remarqué ce truc là-bas, tiens j’ai une chanson interprète la etc. Alors tout ça, c’est assez agréable mais à la longue, c’est poussif poussif… Le pire est souvent le niveau d’ingratitude de récompense : vous sauvez quelqu’un attaqué par les monstres… rien, vous donnez une pomme grillée à une vieille bourge : 100 rubis… c’est trop variable, trop peu le plus souvent, surtout quand on fait exprès comme j’ai pu le faire d’aller dans des zones où je n’avais rien à faire avec mon équipement. Alors il arrive un stade où, comme j’ai pu le faire, j’avais encore 7 ou 8 quêtes secondaires mais plus envie de m’embêter pour récupérer des clopinettes alors je suis allé défroquer le gros Ganon.
Pour faire simple, imaginez les anciens Zelda, le moment juste avant d’aller au donjon final, où vous aviez tous les objets, vous pouviez explorer tous les endroits que vous vouliez faire une liste des choses à faire à vider … Et bien Breath of the Wild c’est cela, mais sur 80 heures. J’ai trop peu ressenti la montée en puissance de mon personnage, je n’ai pas senti l’urgence d’agir contre Ganon et par ailleurs, sans les DLC… le jeu est court, indéniablement court pliable sans doute sans trop forcer en 10 heures, avec d’inexplicables manques que l’on retrouve dans les extensions achetées… Oui, bien sûr, le jeu est excellent, mais il n’est pas parfait du tout et techniquement et dans le système de combat, il a pu me faire gentiment rager… Bref, je lui péfèrerais toujours un wind waker, un majora’s mask, et il reste bien plus solide que twilight princess ou ocarina of time. J'ai peur maintenant pour le prochain, qu'il s'éloigne un peu plus encore ou tente maladroitement de revenir aux sources, ou se maintiennent sans se peaufiner...
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Créée
le 10 mars 2019
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