L'appel de l'aventure

Il aura fallu plus de cinq ans, après l’injouable Skyward Sword, à Nintendo pour sortir un nouvel opus 3D de Zelda. Trois années si on compte depuis sa première présentation à l’E3 2014. Cette attente fut parsemée de présentations et trailers qui m’avaient tout d’abords inquiété, je me souviens de l’affreux premier rendu des forêts, avec ses arbres copiés-collés et disposés à distance égales les uns des autres. Mais qui m’ont ensuite rassuré malgré une absence notable des donjons chers à la saga.

Puis previews et tests tombent, la hype est totale, au point de me faire acheter une Switch pour jouer en “superior version” alors que ma Wii U aurait surement fait l’affaire.
On ne va pas y aller par quatre chemins, vous le savez tous, Breath of the Wild est une tuerie, un open world tournant sur un hardware qui pourrait avoir 10 ans mais qui met une gifle à tout ce qui a pu être produit jusqu’ici.

Breath of the Wild c’est un monde gigantesque qui se renouvelle sans cesse, des milliers de paysages et panoramas à parcourir, un sentiment d’aventure comme rarement j’en ai ressenti dans un jeu vidéo. Le tout est piloté par un moteur physique qui permet au joueur de tester et varier les approches accentuant encore un peu plus le sentiment de liberté.

La direction artistique des Zelda a toujours été un point fort de la saga mais elle atteint là son apogée. Environnements, villages, personnages et monstres, vêtements, armes… tout est beau, soigné, varié, consistant, … bref mémorables. A cela on peut ajouter les subtiles et sublimes musiques qui accompagnent par touche l’aventure pour mettre en exergue les sons de la sauvage nature.
L’absence de trame principale marquée déplaira peut-être à certains mais pour moi retrouver la liberté que proposait le tout premier Zelda est un véritable régale. On découvre le monde et son background au détour de ses errances et j’ai pris plaisir à toujours retarder l’assaut final sur le château d’Hyrule.

Le jeu ne brille peut être pas toujours par sa technique, en effet le frame rate souffre plus souvent qu’il n’est raisonnable et il m’est arrivé d’observer aussi deux ou trois freezes d’une seconde lors de combats. Nintendo a tout même fait un beau boulot sur la qualité du jeu car jamais avant je n’ai joué à un open world si longtemps sans tomber sur un bug.

Voilà quelques paragraphes que je vous fais l’éloge du jeu à la note parfaite (du moins sur de nombreux sites), serait-il absent de défauts? Loin de là !

Pour moi un Zelda c’est aussi des donjons, sur un maigre total de quatre, deux seulement sont vraiment mémorables. Les mécaniques mis en œuvres sont intéressantes mais trop souvent sous exploités et le tout est bien trop facile. Je peux dire la même chose des sanctuaires, j’en ai parcouru une soixantaine et je n’ai buté que deux fois. Une fois sur une énigme et une autre sur un PUTAIN de puzzle en motion gaming de MERDE. Jamais on ne se creuse l’esprit et on est loin des heures passées dans les donjons de ALTTP, OOT ou Link’s Awakening.

Par contre le jeu contient beaucoup d’énigmes environnementales très intéressantes qui demandent un peu d’observation, j’ai donc pu mettre en pratique tout mon entrainement sur The Witness.
Un autre point noir du jeu pour moi sont les quêtes annexes qui ont comme base la mythologie de Zelda, non pas que les quêtes soit inintéressantes mais la gestion du cycle challenge/récompense est juste mauvaise. On peut se retrouver à aller au bout de la carte, gravir une montagne, arriver dans un lieu mythologique unique, combattre un boss épique… et tout ça pour être récompensé par un pauvre sanctuaire qui offre la même récompense que ceux qu’on croise au bord d’une route au début du jeu ou bien une arme qu’on aura cassée deux minutes plus tard. Pourtant je vois nombre de récompenses qui n’ont pas été intégrées au jeu qui aurait pu me faire plaisir et même retirer quelques pain points:

• Une plus grande durabilité pour les armes La possibilité de ne pas


• glisser quand on escalade sous la pluie Pourvoir invoquer son cheval


• sans passer par un relais Des médaillons de courage, pouvoir et


• sagesse qui auraient pu augmenter la résistance ou la force Des


• fragments de Triforce (pour le coup ça aurait été beaucoup intéressant que dans Wind Waker)

Malgré ses quelques défauts, l’aventure Breath of the Wild reste unique et marquera surement à jamais mon esprit. Il vient rejoindre à tout jamais dans mon cœur, le panthéon des grands Zelda et donc forcément des grands jeux.