Zelda, chacune de tes aventures me faisait dresser la verge en quelques secondes...
Majora's mask restera à mes yeux le Zelda ultime. Et pourtant, pas de Zelda, d'Hyrule, rien de ce qu'on ne connait... ou plutôt, tout ce qu'on connait mais dans un monde parallèle. Le meilleur moyen de redécouvrir cet univers tellement réécrit au travers des épisodes.
Les premières parties n'ont rien de parties de plaisir. D'ailleurs, il n'y a presque pas de plaisir. Majora's mask est malsain, mais on ne comprend pas pourquoi tout de suite. La première partie du jeu, on est une mignonne peste mojo et on visite le monde coloré de la forêt. Un peu trop coloré parfois même... et d'autre fois désaturé. Ce jeu est fou, on se dit. Une fois, deux fois, trois fois, on laisse passer les trois jours et on s'aperçoit qu'il faut tout recommencer. On essaye de sauver certain et puis on arrive forcément à un passage où l'on se retrouve complètement bloqué, avec le compteur qui annonce les dernières secondes, devant la jeune future mariée qui attend que la lune lui marave la gueule...
Je n'en ai pas fait des cauchemars, mais cela m'a durablement marqué. Revenir et revivre ses trois jours commencèrent à devenir abominable. On arrive à régler certaines énigmes, on en foire d'autre, et on recommence. A chaque fois le monde réapparait, éloigné de sa fin. Et les musiques qui évoluent, passent de l'indifférence joyeuse à la dramatique fatalité.
Le déroulement "du Zelda" se fait en plus d'une manière peu convenue... Chaque jeu joue sur le système du "allez vas y juste 3 palais, allez et après je te fous la paix...... En fait... Faut que t'en fasses 8 autres...". Majora envoie chier tout le monde avec ses 4 palais.
Juste quatre, rien d'autre. Et 1001 quêtes à côté, de lieux cachés et de personnes à suivre pour noter leurs vies dans l'agenda (magnifique, cette idée), et des masques. Voir Link se transformer dans la douleur, ça fait quelque chose, comme dirait Valery.
Ocarina of time m'avait on ne peut plus diverti, chaque partie était un jeu, une aventure palpitante.
Majora's mask, c'était un tête à tête avec mes inquiétudes, l'incompréhension et la tension de la fatalité.
A jamais, l'image de cette lune menaçante hantera mes souvenirs.