Aussi longtemps que je me souvienne, elle a toujours été là pour me narguer, et me vendre du rêve, la N64 de mon cousin. Chaque visite chez lui était plus ou moins un prétexte pour avoir une chance de poser la main dessus, pour enfin pouvoir m'essayer, même brièvement à Ocarina of Time ou encore Pokémon Stadium. Par ailleurs, dans l'école où j'étais, j'avais des amis qui me parlaient toujours de Zelda, et plus particulièrement Ocarina of Time, avec la forêt Kokiri, ou encore le coup des squelettes qui sortaient de terre à la nuit passée. Mais je le vois sur ton visage, tu étais venu lire une critique d'un jeu mythique et tu te retrouves avec un gugusse qui raconte sa vie. Tu es perplexe, et à juste titre. Sauf que ce petit instant « c'est l'histoiiiiire de ma viiiiiiie » avait un but figure toi. Car je fantasmait ce jeu depuis que j'étais assez âgé pour m'intéresser à autre chose qu'aux deux premiers Harry Potter sortis sur PC, et que ce n'est qu'une fois arrivé au collège, alors que Twilight Princess était déjà sorti depuis quelque temps, que j'ai enfin pu m'essayer à ce Ocarina of Time. Et malgré toutes les attentes que j'avais, tout ce que j'avais imaginé du jeu (et pourtant j'avais d'immenses attentes et espoirs) ont été transcendés.
Il est peut être important de le préciser, mais Ocarina of Time fut pour moi, comme pour beaucoup de monde me semble-t-il, mon tout premier Zelda. Et plus globalement mon premier jeu Nintendo d'ailleurs, si je ne dis pas de connerie. Bon déjà, je lance le jeu sur l'émulateur qu'avait installé mon frangin (non je n'y ai pas joué sur la version d'origiiiiiine, mais ça ne m'a pas empêché de l'apprécier pleinement), et dès la toute première minute, je suis à fond. La vision de Link (alors appelé Etienne, loul), la découverte du village kokiri à travers les yeux de Navi, la musique, Saria, ces premiers moments sont fermement ancrés dans ma mémoire aujourd'hui encore, dix ans après. Avec cette introduction, c'est tout un univers incroyable que je découvrais pour la première fois de mes propres yeux, et ce même si j'étais tellement mauvais qu'il ne servirait à rien de compter le nombre de fois où j'ai été voir la soluce. A titre de comparaison, j'avais l'impression de vivre le début de la Communauté de l'anneau, avec ces plans d'hobbitebourg, ce vieux magicien qui vient donner une quête à un jeune héros qu'a rien demandé à personne. J'avais l'impression d'en faire partie intégrante. Et déjà à l'époque Le Seigneur des Anneaux était ma références culturelle principale avec Star Wars (si vous vous demandez d'où vient ma passion pour le cinéma, ne cherchez pas plus loin!).
Concrètement Ocarina of Time c'est pour moi une somme faramineuse de souvenirs en pagaille. Les boss sont globalement mémorables, tels que Gohma, King Dodongo, le Fantôme de Ganondorf, ou encore les sorcières Kotake et Koume, autant de boss qui m'ont impressionnés de par leur « aspect stratégiques » et même s'ils étaient souvent au final assez faciles, j'ai quand même souvent galéré à l'époque pour en venir à bout. Ceux-ci forment un abondant puits à souvenirs plus épiques les uns que les autres. Je n'ai cependant pas été grandement marqué par les gros donjons, certes palpitants, mais étant donné que j'étais trop mauvais et qu'il fallait que j'aille systématiquement voir une soluce, bah ils m'ont fondamentalement moins intéressés. Je retiendrai quand même le coup des combats contre les armures dans le temple Gerudo, ou encore les rotations de salles du temple de la forêt.
Je me souveins encore des nombreuses heures que je passait sur le jeu à la sortie des cours, ou bien alors que toute la famille regardait un film à la télé. A ce titre, la séquences du puit de Cocorico fut probablement un de mes plus grands moments de jeu vidéo, tout jeu confondu, et aussi un profond traumatisme, presque aussi violent que le Pyramid Head de Silent Hill 2, toute proportion gardée, bien entendu ! Ce premier contact avec la saga Zelda m'a tellement marqué au fer rouge que pratiquement tout mon imaginaire, à l'époque, était de près ou de loin, lié à cet Ocarina of Time. Je revoyais dans ma tête le bond par dessus le pont qui mène chez les Gerudos, ainsi que la séquences d'infiltration qui s'en suivait, le combat contre un dragon au coeur d'un volcan, les premiers pas dans une cité d'Hyrule ravagée par les Effrois, ou encore la fuite avec Epona.
Ocarina of Time, c'est sûrement la première fois qu'un jeu me faisait vivre une aventure aussi épique, pleine de suspens et de rebondissements. C'est aussi la première fois où j'ai pris conscience de l'importance de la musique dans un jeu, tant les pistes proposées ici étaient incroyables (je suis d'ailleurs en train d'écouter le theme du village cocorico en ce moment même). Tout simplement, ce jeu a été celui qui m'a donné goût à l'aventure avec un grand A. Parce que c'est ce qu'est le jeu, une putain d'aventure mémorable, très certainement un des plus grands jeux de tous les temps, et en tout cas un jeu qui occupe une grande place dans mon coeur de gamer.
Si la version PC du jeu Harry Potter 2 avait déjà ouvert la voie (étant mon tout premier jeu vidéo), c'est vraiment Ocarina of Time qui a donné naissance à mon amour pour le jeu vidéo. Pour cela, je n'aurais qu'une chose à dire : Merci Ocarina of Time !