Je précise d'abord que j'avais beaucoup aimé Wind Waker, ne serait-ce que pour l'univers et la réalisation artistique. Après, j'ai aussi aimé le reste, quand même.
Mais comme apparemment ce n'était pas le cas de tout le monde, Nintendo a coupé Zelda en deux: d'un côté, les aventures "sérieuses" de Link "sérieux", du type Twilight Princess, sur les consoles de salon comme la Wii; de l'autre, les aventures du petit Link mignon (introduit dans the Wind Waker) sur les consoles portables telles la DS.
De ce fait, PH se trouve un peu relégué au rang de "jeu auquel on joue dans le bus", si je puis me permettre un peu de mauvaise foi. L'utilisation du stylet est pas bête au premier abord, c'est chouette de diriger son boomerang comme ça, mais les contrôles confondus dans l'écran tactile perdent un peu, parfois beaucoup, de leur précision-- cela dit, ça ne doit pas nuire du tout si on a une vision casual du jeu, façon iPhone. L'aventure est plutôt courte et un peu décevante, je me suis trouvé devant le boss final en croyant en être aux deux-tiers du jeu --cela dit, Wind Waker n'était pas bien long non plus. Les voyages en bateau sont moins qu'anecdotiques --mais en général on avait trouvé ça longuet dans Wind Waker, moi je les trouvais juste jolis je dois être un peu bête.
Mais là où le bât blesse se trouve dans le sous-sol d'un temple du Temps (lié au Sablier Fantôme du titre) qu'on doit redescendre plusieurs fois au cours de la progression, c'est-à-dire après chaque donjon. Paradoxalement, ça me rend un peu plus heureux qu'il n'y en ait pas tellement, des donjons. L'"astuce" du temple se trouve dans une minuterie qui compte les secondes que vous passez à vous y balader pour vous stresser un peu et appuyer le challenge; du reste, vous cherchez simplement des clés rouges ou bleues pour ouvrir les portes correspondantes. Bon, une fois au début du jeu, pourquoi pas, mais se le retaper continuellement c'est sur les nerfs que ça tape. Et ça finit par taper grave sur tout votre système nerveux, ouais.
Enfin, le multijoueur que Nintendo hypait à mort, mais alors à mort, qui dispose du Wifi, du jeu sans cartouche, de variations diverses, de pas mal de cartes, ce multijoueur-là même ne sert à rien. Mais alors, absolument à rien. On s'ennuie et on en a fait le tour avant la fin de la première partie. Le pire, c'est que ça se voyait gros comme ça déjà bien avant la sortie du jeu, quand Reggie criait haut et fort les mérites de ce mode, appuyé par des screenshots parfaitement inintéressants.
Pour être honnête, le jeu n'est pas vraiment mauvais: ce n'est pas une expérience épuisante de le finir, seulement c'est un peu fastidieux parfois. On n'a pas tellement envie d'y rejouer une fois l'aventure terminée. Porteur de trop de fausses bonnes idées et hérault de la casualisation forcée des jeux Nintendo, c'est une déception au final.