Wind of Frustration

Cet épisode est totalement dédié à l'exploration d'un monde gigantesque mais quasiment vide. La carte du jeu est grande, composée de cases et dans chaque case vous pourrez trouver une île où il y a généralement une énigme, un donjon, une ville ou un PNJ. Link doit arpenter ce monde allant d'indice en indice pour avancer dans l'histoire. Le jeu est par ailleurs assez avare d'indices vraiment intéressants. Il n'est pas rare de traverser toute la map (à grand renfort de changement du sens du vent pour que notre bateau ait le vent en poupe, imaginez alors la gymnastique qu'il faut faire pour tourner autour d'une île... infernal... heureusement une "super voile" se débloque pour peu que vous fouillez un peu Mercantile car c'est une quête totalement annexe) pour s'apercevoir que vous n'avez pas encore l'objet ou le pouvoir nécessaire pour résoudre l'énigme de l'île. Un sentiment de frustration nous prend alors, comme si les 15 dernières minutes de jeu n'avaient servies à rien. Deuxième effet kiss cool de la frustration, le gamepad n'est pas utilisé ou le jeu n'est pas pensé pour que l'on puisse annoter cette carte. Il aurait été intéressant de pouvoir rayer les îles totalement explorées, ou annoter celle qui interagissent entre elles...
Ces défauts et cette mécanique de progression fait de ce Zelda un jeu très old school. La génération HD nous a donné l'habitude d'être pris par la main régulièrement, ici nous sommes livrés à nous même. Cela rend le jeu plus long, plus jouissif aussi lorsque l'on met un point final à une quête ou sous quête car nous y sommes arrivés seul ! Dommage que la récompense soit rarement à la hauteur de l'investissement. Pourquoi offrir 100 rubis à un passage qui paraît "complexe" alors qu'un fragment de coeur aurait été bien plus satisfaisant ? D'autant que, je le répète, certaines quêtes paraissent très obscures. Soit parce que le gamedesigner change les règles à sa guise (du genre, il est impossible d'utiliser les objets dans les maisons, sauf dans UNE maison, sur UN objet...), soit parce que la caméra laisse à désirer et nous cache l'indice majeur.

Autre sentiment de frustration : le gameplay. Nintendo maîtrise très bien Mario, beaucoup moins Zelda. Avoir rejoué à Ocarina of Time des années après sa sortie m'a fait prendre conscience de ça. Wind Waker me le confirme. Les sauts automatiques sont pénibles. La caméra est souvent mal placée. Certains boutons servent à deux actions en même temps et il n'est pas rare d'attraper un objet alors que nous voulions faire autre chose et ce, en plein combat. La punition est souvent immédiate. Heureusement, le game design intelligent nous fait oublier cette prise en main un peu rouillée.

Cette édition HD est en tout cas magnifique (pour peu qu'on aime le style particulier de ce Zelda tout en rondeur). Le monde est original (à défaut d'être fun) et pour la première fois il y a ce goût de suite direct à un ancien épisode qui nous pousse à terminer l'histoire (assez pauvre, comme presque tous les Zelda).