Chaque fois que je regarde un film d’action, je suis toujours fan des séquences qui se déroulent devant un ordinateur. Comme la manipulation d’un ordinateur est quasiment courante pour tout le monde, il est toujours fascinant de voir quelqu’un en faire usage, encore plus si cette personne travaille pour le FBI et a accès à des outils d’analyse très poussés. C’est le rêve de quiconque ayant regardé des films d’action et s’étant identifié au personnage du hacker (il y en a toujours un dans ce genre de film).
The Operator fait miroiter cette promesse que l’on deviendra cette personne qui contrôle tout à distance et qui apporte les réponses aux « hommes/femmes de terrain ». Observer des caméras de surveillance, faire des analyses chimiques, hacker des mots de passe, voilà ce que l’on fera durant les 4 heures que propose le jeu. En tant que joueur, on ne contrôlera que l’ordinateur de l’opérateur, et les scènes qui entrecoupent les 4 journées d’action ne sont qu’un immense flou. Ce choix radical de gameplay est à saluer : il crée très rapidement une ambiance et une expérience forte et unique.
Toutefois (comme beaucoup de critiques), je trouve vraiment, vraiment dommage que tout cela n’aille pas plus loin. Dit durement : The Operator n’est qu’une sorte de tutoriel pour tout un arsenal informatique que l’on utilise qu’une fois. Il est évident que le jeu lorgne plus du côté de la visual novel++ que de Return of the Obra Dinn, alors qu’il a tous les outils pour nous offrir un jeu d’aventure d’interface totalement unique. Dommage qu’il ne soit pas allé plus loin dans ses ambitions en restant un jeu scripté de A à Z.
Ce qui suit est un spoil majeur du jeu, mais qui exemplifie ma frustration. Il faut que nous parlions de cette scène de désamorçage de bombe. C’est de loin l’expérience la plus prenante du jeu, et un stress que j’ai rarement ressenti dans un jeu. Le problème, c’est que c’est… totalement gâché, car beaucoup trop punitif : une erreur, et c’est la mort de l’agent Pendell. J’aurais aimé au moins une deuxième chance. À la place, j’ai totalement cheesé en faisant un alt-F4 et en recommençant plusieurs fois jusqu’à réussir. C’est forcément un peu lame, je n’en suis pas spécialement fier. Toutefois, si la bombe et le manuel étaient différents à chaque playthrough ou tentative, on aurait eu droit à une séquence totalement épique et mémorable. Quel gâchis, sérieux.