Il est amusant de constater qu'il existe, en ce monde, une catégorie de jeux telle que l'on peut, au premier coup d'oeil, les juger de la manière la plus efficace, et le temps que l'on passera ensuite à y jouer, traduira soit notre ennui profond, soit notre désir de nous conforter dans notre idée, celle voulant que ce jeu soit de la merde.
Et c'est dans cette dernière manière de penser que j'ai continué, de manière exorable, ma lente descente vers les enfers, accompagné du Rock et de la chinoise bonne, entre deux jeux de lance-flamme dûs à la mort des méchants. Flanqué de mes deux accolytes pixelisés ( et par delà même méconnaissables ), j'avais l'impression d'être un dieu, d'être puissant, d'être un guerrier du futur qui, armé d'une terrible hache, découperait la tête de Satan en personne pour la remettre à Zeus, et partir festoyer aux côtés de Jésus à travers les portes du valhalla. Comme vous pouvez le voir, je suis un grand monothéiste.
Entouré de décors merdiques et de cadavres disparus de méchants pathétiques, je continue dans le jeu, entrant de plus en plus dans une décadence volontaire ( je l'espère ) des développeurs de la chose. C'est moche, insupportable, et chiant à jouer. Mais en même temps, c'et amusant. Amusant parce que l'on se fout constamment de la gueule du jeu, et que l'on ne peut pas, à partir de ce moment là, passer un mauvais moment.
Pare que merde, voir la gueule que Johnson se paye en 2D, c'est quand même prodigieux. Personnellement, je n'ai pa vu le rapport avec le film, alors je pense qu'il n'y en a clairement pas. Mais quand même, c'est drôle à jouer. Et puis les dialogues complètement foirés viennent en tenir une nouvelle couche.
Résultat? C'est moche, complètement con, mais c'est foutrement drôle. Sérieux, voir le Rock déblatérer de la poésie baudelerienne sur fond de décors de Picasso version aliasing, c'est quand même quelque chose. Alors on se bat, on tue, on déchiquète, le tout dans la seule idée de terminer le jeu pour se taper l'héroïne. C'est bête, je ne l'ai pas terminé. C'est qu'on se la tape vraiment, non? Non. J'ai bien fait de m'arrêter, alors.