Pourquoi j'ai mangé mon fils ?
Parce que c'était une crevette, pardi.
Et parce que le frigo était vide.
D'autres questions ?
The Static Speaks My Name fonde son petit quart d'heure de gameplay sur un concept fort, percutant, qui vous coupe les jambes, et la chique, et le souffle, et à peu près tout ce qu'on trouve entre les trois.
L'idée, à elle seule, vaut six étoiles, au moins. Dommage alors que le jeu se réduise à cette dernière. Il déroute et dérange, c'est indéniable, mais par son propos plutôt que par le principe. Une fois de plus, on erre dans un espace clos à la recherche d'indices quant au pourquoi de ce comment, et au comment de ce pourquoi, et au comment de ce comment, et au pourquoi de ce pourquoi - vous aurez compris le principe. On pense à Fingerbones, inévitablement, plus interactif et plus fin, mais moins traumatisant.
Si la formule commence à être éprouvée, The Static Speaks My Name la renouvelle (un peu), dans sa façon intelligente d'évoquer le passé et d'amener au "ici et maintenant". Hélas, ce sont ces deux derniers qui pêchent, puisque le parcours est fléché, figé, sur rails, et les interactions réduites au minimum, sans aucune liberté ni aucune incidence des choix sur le fil de l'histoire. Quand choix il y a.
La thématique (dure) et le traitement (sans concession) sauvent cet embryon d'oeuvre de l'indifférence générale, et fait qu'on y pense longtemps et beaucoup. On devine au-delà un véritable jeu, plus jusqu'au boutiste encore, qui n'a pas eu la chance d'arriver à maturation.
Mais c'est gratuit alors... pourquoi bouder ?