Quand j'y repense, Lords of the Fallen, ce n'était pas terrible du tout. Pourtant, ce The Surge, du même développeur, Deck13 Interactive, m'a très vite intrigué. Je suppose que ça provient surtout de l'univers orienté SF du titre, quoique le changement d'éditeur (de CI Games à Focus Entertainment) ne doit pas y être pour rien non plus. Ça peut paraître faible comme raisons pour s'intéresser à la suite spirituelle d'un jeu qui ne m'avait pas convaincus ; toutefois, aussi incroyable que cela puisse paraître, il est indubitable que ce The Surge se débrouille très bien. Certes, on est encore en dessous d'un Souls, mais la progression du studio entre Lords of the Fallen et le jeu dont il est question aujourd'hui reste tout de même bluffante, et le titre a même le privilège de ne pas se contenter d'être un simple « Dark Souls, mais en moins bien ». En fait, il possède quelques qualités qui lui sont propres.


Je vais passer très vite sur l'univers et le scénario, car, pour le coup, c'est le changement qui saute le plus aux yeux. The Surge prend place dans un univers dystopique dans lequel l'humanité, en plus de se retrouver sans emploi (pourquoi ne prend-elle pas la peine de traverser la rue ?), a épuisée l'intégralité de ses ressources. Nous contrôlons donc Warren, un handicapé en fauteuil roulant, lors de son premier jour chez CREO, la multinationale dominant le monde. Sans trop de surprise, ce premier jour ne va pas se passer comme prévu et Warren va se réveiller dans un décor en ruine dans lequel drone et personnel de l'entreprise attaquent tout ce qui bouge.

L'univers est attachant, le scénario un peu moins. Pour le coup, ç'aurait été sympa d'être plus bavard à ce sujet… ç'aurait en tous cas permis d'encore plus se séparer du modèle cryptique des Souls. Quoi qu'il en soit, le scénario se révèle plutôt banal : on ne nous dit pas grand-chose et pourtant on comprend tout. C'est dommage de ne pas l'avoir creusé plus que ça d'ailleurs, certains passages prouvant que les développeurs n'étaient pas non plus des brèles sur ce point-là : pour le coup, j'ai trouvé la confession de Don Hackett touchante. Aussi, si j'apprécie le fait de nous faire incarner un handicapé, je trouve dommage de ne pas plus avoir insisté dessus ; on en sait très peu sur le personnage principal en fin de compte, sur son passé, sur ses motivations.

À noter au passage qu'une VF de plutôt bonne facture est présente, le personnage principal étant alors doublé par Bruno Choël (aussi doubleur de Nathan Drake).


Au niveau du gameplay, une grosse partie de notre build est basée sur le noyau d'énergie de notre exosquelette : chaque pièce d'équipement et chaque implant consommant alors une partie de l'énergie de ce dernier. Contrairement à un Souls, il n'y a donc pas de gestion du poids, ni d'améliorations de statistiques : le but étant d'utiliser l'équipement et les implants les plus optimaux tout en tentant de s'approcher du maximum d'énergie que possède notre exosquelette. Pour le coup, cela offre un système très complet nous permettant de changer en quelques minutes notre build, afin de passer d'un style de jeu très offensif à un autre beaucoup plus défensif, sans pour autant devoir réinitialiser l'intégralité de nos stats ou de passer par une session de farm. Le retour du bâton de ce système étant qu'on peut facilement prendre l'ascendant sur ce dernier une fois qu'on a trouvé ses failles. J'ai de mon côté joué 90 % du temps avec un build me faisant rapporter un maximum de pièces détachées (l'expérience du jeu, équivalent aux âmes dans Dark Souls), quitte à rendre le jeu globalement plus difficile, mais d'un autre côté, je n'hésitais pas à m'orienter vers un build beaucoup plus sécurisé quand j'étais en face d'un pic de difficulté.

Une fois qu'on a bien saisi cette mécanique, force est de constater que le jeu n'est pas si difficile que ça. Heureusement, cela ne m'a pas empêché de prendre du plaisir à traverser les différents niveaux pour autant.


Une mécanique du titre très sympa est le fait de pouvoir arracher/couper une partie du corps ennemi. Il est alors possible de se la jouer safe et d'attaquer les parties les plus vulnérables afin d'achever ses adversaires le plus rapidement possible… mais il est aussi possible de se concentrer sur les parties les mieux protégées dans le but de pouvoir repartir avec de l'équipement ou des ressources supplémentaires. Les combats pouvant ensuite se terminer sur un finish bien sanglant dans lequel Warren peut par exemple arracher le bras de l'ennemi qui se trouve en face lui… dommage cependant que les mêmes finishs finissent très vite par revenir.

Ce système nous laisse, par corollaire, une liberté dans notre gestion de l'équipement : on peut très bien équiper le bras d'une armure A, le casque d'une armure B et le torse d'une armure C. De surcroît, le titre possède un système de craft facile d'accès, mais agréable à utiliser. C'est malheureusement un peu plus limité au niveau des armes, le titre possédant seulement cinq types d'armes, mais je n'ai pas non plus ressenti un manque de ce côté-là.


Je disais en introduction que le titre était inférieur à un Souls… et c'est bel et bien le cas. En fait, le jeu possède de nombreuses tares, plus ou moins gênantes, qui ne peuvent que nous rappeler que le titre n'est pas aussi poussé que son modèle.

Je ferai l'impasse sur la parade, c'est déjà une blague dans les Souls, ça l'est encore plus ici. Par contre, ce n'est pas tout le temps très précis. On s'y fait oui, mais force est de constater qu'il faut un temps d'adaptation quand on lance The Surge. Autre défaut, les boss sont relativement peu nombreux pour un jeu du genre : on en affronte, grand max, un ou deux par zone.

Pour moi, les deux plus gros problèmes du titre sont son level-design et ses quêtes secondaires. Pour le premier, il faut savoir que les différents niveaux de The Surge sont bien délimités les uns des autres : un métro nous permettant de passer d'une zone à une autre. Du coup, je n'ai pratiquement jamais eu cette surprise de redécouvrir une zone que j'avais déjà traversé plusieurs heures plus tôt. Concernant les quêtes secondaires, pour le coup, force est de constater que c'est un peu la dèche à ce niveau-là vu qu'il n'y en a quasiment aucune : de surcroît, elles ne se révèlent pas intéressantes dans l'ensemble.

Bref, de nombreuses failles restent présentes.


Perfectible, The Surge l'est. Ça ne l'empêche cependant pas de posséder de nombreux atouts, en plus de corriger une grande partie des défauts de son prédécesseur, Lords of the Fallen. Encore une fois, on ne peut qu'être agréablement surpris en constant l'évolution qu'il y a eu entre les deux titres. En résulte une nouvelle licence qui arrive à s'émanciper de ses modèles sans pour autant les trahir… reste à voir si la suite confirme cela ou non.

MacCAM

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