Au début, il y a le trip "jeu indépendant" très en vogue : mystère, ambiance, patte graphique originale. Avec un peu de narration en plus. Puis il y a un concept : celui de colorer le monde qui nous entoure grâce à des petites boules de peinture. Mais de peinture noire ... Colore-t-on ou souille-t-on ?
Puis le gameplay commence à tourner sur ce concept. Et on se demande si on a pas, au bout de 15 minutes, fait déjà le tour de ce cygne inachevé ...
L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais heureusement non. Après quelques pas et quelques boules de peinture, The Unfinished Swan s'ouvre sur un monde fascinant. Vide, à l'exception de quelques bêtes monstrueuse que vous ne pouvez qu'apercevoir, mais attendant désespérément votre passage pour revivre. Le monde est vaste, d'apparence, labyrinthique, mais finalement intuitif. Et ce maudit cygne après lequel on court sans jamais pouvoir l'atteindre.
Puis le monde s'obscurcit, et vous devrez traverser des ténèbres pour toucher du doigt la signification, si elle existe, de ce voyage.
Jeu assez facile, plutôt intuitif même si certains passages laisseront les plus jeunes sur le carreau, The Unfinished Swan brille surtout par la poésie de son monde et cette histoire mystérieuse qui nous porte du début (enfin presque) à la fin. Le design général du jeu est particulièrement réussi, peut-être plus - selon moi - que celui de Journey qui est depuis devenu le maître étalon en la matière.
Un beau voyage, sensible, émouvant, parfois inquiétant, mais qui titille en tout cas votre perception et vos émotions. Pas longtemps par contre, car le jeu est très court. Mais un court qui réussi et qui marque. Comme ce livre de conte qu'on vous a lu quand vous étiez petit et dont vous vous souvenez des dessins sur les pages, sans raison évidente.
Bravo !