Un non-jeu auquel on adore non-jouer !
Ca y est ! C'est terminé ! Et c'était bien !!!
Si je passe sous silence la scandaleuse facilité à obtenir à la fin du jeu le trophée de platine PS3, la première pensée qui me vient alors que j'écris ces quelques lignes concernant The Walking Dead Season 1, c'est une réflexion sur la liberté dans le jeu vidéo. Car si j'ai joué à ce titre, c'est notamment du à l’engouement qu'il a pu y avoir autour de ce jeu lors de sa sortie puis après. Mais The Walking Dead est-il même un jeu ? La question se pose.
En effet, on aura rarement vu dans un titre, notamment sur console, une interaction si limitée. Car The Walking Dead, c'est avant tout une histoire narrée. Et bien narrée. Le jeu vous met face à un certain nombre de choix, dont on pourra d'ailleurs parfois regretter (le terme est un peu fort car on ne regrette pas grand chose dans le monde apocalyptique de The Walking Dead) le caractère un peu manichéen, vous explorer de temps à autre des lieux plutôt confinés et très fléchés, vous ramassez des objets et les utiliser pour débloquer la séance suivante.
Et il y a ces nombreux dialogues, dans lesquels vous pouvez intervenir, un peu sur le mode des dialogues de Mass Effect et ces interactions, ces relations toujours plus poussées entre les différents personnages du jeu.
Alors finalement, en terme de gameplay, The Walking Dead peut se simplifier à l’extrême comme une expérience à la limite du Point'n'Click et du Quick Time Event.
Et pourtant, elle tourne !
... Enfin, ça fonctionne, à merveille.
The Walking Dead est définitivement un titre qui comptera dans ma vie de joueur, car il est le premier représentant assumé d'un nouveau genre qui fait la part principale à une histoire. Son interactivité se discute beaucoup, car finalement tout nos choix aboutiront à la même fin, et de nombreux choix de dialogues n'ont tout simplement aucune conséquence sur les événements dont nous sommes le témoin.
Ce n'est pas grave, car là où le titre frappe fort, c'est sur la qualité d'écriture, la densité des personnages, avec une mention spéciale pour nos deux héros de fortune Lee et Clementine, appuyés par des doublages plutôt convaincants, et un choix graphique fortement inspiré par l'univers BD à l'origine du jeu.
Et quelle tension. Dans ce monde rempli de zombies, sans jamais nous faire penser à de la série B, on se prend d'une affection terrible pour Lee et sa protégée, la petite Clementine. La galerie des personnages secondaires, même si elle est plus disparate dans la qualité, participe également à ce sentiment de profondeur. Et les aventures de ces héros vous tiendront en haleine, avec un mouvement crescendo dans les derniers épisodes et une mention spéciale pour le 5ème et dernier chapitre de l'histoire qui m'a surpris par son intensité et sa subtilité.
C'est cela The Walking Dead : une histoire prenante, des persos attachants, une ambiance réussie au service d'une aventure qui va véritablement vous accrocher et dont vous allez devenir sans le savoir un peu dépendant, tels les zombies en recherche constante de chair humaine.
Bravo donc à Telltale Game pour avoir réussi le tour de force de nous fournir un jeu qui n'en est pas vraiment un car finalement très limité dans son gameplay, mais dont la narration est particulièrement immersive.
J'attends donc avec une impatience notable la Saison 2 (400 Jours servira de mise en bouche), même si celle-ci devra être encore plus forte au niveau du scénario pour ne pas laisser trop apparaître l'inévitable limitation du gameplay.
Mesdames et Messieur de Telltale Games, faites parler votre talent !