The Walking Dead : Saison 1 par ngc111
On peut-être réservé, sceptique même sur le concept de The Walking Dead : Saison 1, plus proche de celui d'une série interactive que de celui d'un jeu vidéo. Pourtant très vite la glace fond et le rapport émotionnel au jeu et à l’aventure proposée renverse les quelques barrières qui restaient entre le joueur et l’œuvre ; dés l’introduction en fait il y a cette décharge d'adrénaline suite au choc du premier zombie proposé, pas tant dans le fait de croiser un zombie (chose récurrente et banalisée dans le jeu vidéo) que dans la manière dont cela est amené.
Cela n'aurait pas suffi pour élever le jeu au rang de grandeur dont il a été gratifié mais la suite vient nous rappeler pourquoi The Walking Dead est bien un jeu vidéo. Cela passe par des choix de game design intelligents et inspirés ; ainsi le fait de contraindre le joueur à devoir répondre rapidement, en quelques secondes, à des questions difficiles à trancher, ou encore à devoir procéder à des décisions aux conséquences définitives et décisives, qui le concerne lui ou les autres personnages, est un élément déterminant dans la réussite du titre de Telltale Games.
Pourquoi cela ? Tout simplement parce qu'il implique le joueur comme nulle série TV ne pourrait le faire. Les conséquences sur la suite de l'aventure, mais aussi sur l'émotion, les sentiments du joueur sont réelles et jouissives après coup.
Encore faut-il pour captiver le joueur créer une histoire et des personnages intéressants. Le pari est là encore plus que réussi, et si le situations rencontrées ne sont pas forcément toutes originales ni pas déjà vues, elles ont le mérite d'être bien mises en valeur par un rythme parfois effréné, une écriture remarquable de finesse et un radicalisme d'une cruauté parfois insoutenable.
Les personnages sont quant à eux tous captivants ; on ne sera jamais indifférent à ce qui leur arrive, et leur personnalité ne cessera de nous surprendre, de nous agacer, de nous ravir ou de nous attrister. Le cas de Ben est sans doute le plus parlant.
A la fin du compte on pourra toujours revenir sur le côté point and click trop facilité, sur l’interactivité limitée (pas en terme d'histoire mais de gameplay pur) mais ce serait oublier tout ce que peut faire ressentir The Walking Dead.
Il suffit de faire le chapitre 5 d'une traite, de se rappeler ce que l'on a vécu, et de savourer.
Peut-être bien que The Walking Dead n'est qu'une parenthèse dans la vie du joueur, destinée à rester un moment unique qui ne sera pas rejoué, mais cette parenthèse laissera tellement de traces, demeurera un moment tellement magique, que l'on ne peut le sous-estimer.